L'Europe boursière en hausse, espoirs sur la croissance

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse mardi à l'ouverture, soutenues par les espoirs de stabilisation de l'économie mondiale en dépit de premières publications trimestrielles de résultats d'entreprises en demi-teinte.

À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,31% à 5.525,88 points vers 07h50 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,58% et à Londres, le FTSE prend 0,3%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,34%, le FTSEurofirst 300 s'adjuge 0,24% et le Stoxx 600 monte de 0,34%.

Après le fort rally boursier du premier trimestre, les marchés d'actions peinent à trouver un nouvel élan, d'autant que les résultats contrastés des banques américaines et les déceptions observées en Europe, à l'instar de Lufthansa, apportent un peu de prudence.

La tendance de fond reste toutefois globalement haussière grâce aux espoirs d'un accord commercial prochain entre les Etats-Unis et la Chine et de premiers signaux positifs sur l'économie qui font espérer une stabilisation de la conjoncture mondiale.

L'ouverture positive en Europe est soutenue par la progression observée en Asie, notamment sur les Bourses chinoises, portées par des espoirs de redressement de la croissance avant la publication, mercredi, de la première estimation du PIB chinois pour le premier trimestre.

Les contrats à terme sur les indices new-yorkais évoluent aussi en hausse, de l'ordre de 0,3% à 0,4%.

VALEURS

Les espoirs d'une stabilisation de l'activité économique continuent de soutenir le secteur bancaire en Europe, en dépit de la déception venue des résultats la veille de Goldman Sachs.

L'indice Stoxx des banques gagne 0,54%, en hausse pour la quatrième séance d'affilée.

A Paris, Publicis (+2,97%) profite encore de l'annonce du rachat de l'américain Epsilon et Eramet (+7,98%) bénéficie du feu vert donné par la Nouvelle-Calédonie aux exportations de minerai de nickel de sa filiale SLN.

En tête du Stoxx 600, le groupe allemand de prêt-à-porter en ligne Zalando grimpe de 10,16% après avoir dit que son résultat opérationnel du premier trimestre serait supérieur aux attentes du marché.

A l'inverse, Lufthansa recule de 1,13% après avoir perdu jusqu'à près de 5% à l'ouverture, en réaction à la publication d'une perte opérationnelle ajustée au premier trimestre liée notamment au renchérissement du coût du carburant.

La publication de la compagnie aérienne allemande pèse sur certaines de ses concurrentes, comme Air France-KLM (-0,58%) et Ryanair (-0,5%).

A Londres, le cabinet de recrutement Hays chute de 4,78% après avoir fait état d'un ralentissement de sa croissance organique en Allemagne et en Australie.

A Paris, Worldline (-2,3%) souffre d'un abaissement de recommandation de la part de HSBC.

Plus fort repli sectoriel, le compartiment du pétrole et du gaz (-0,12%) est affecté par le repli des cours du brut.

EN ASIE

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a clôturé en hausse de 0,24%, à un plus haut de quatre mois, soutenu par la progression des opérateurs mobiles téléphoniques après l'annonce par NTT Docomo (+3,56%) d'une baisse de ses tarifs moins forte que prévu, ce qui a apaisé les craintes d'une guerre des prix dans le secteur.

Le sous-indice de l'information et de la communication a signé de loin la plus forte hausse sectorielle avec un gain de 1,67%.

En Chine, ce sont les banques qui ont soutenu la tendance, le rebond plus fort que prévu des nouveaux prêts en mars et la hausse des prix de l'immobilier ayant nourri les espoirs d'un redressement de l'économie chinoise à la fin du premier trimestre.

Selon une enquête réalisée par Reuters auprès d'économistes, la croissance chinoise a probablement ralenti au premier trimestre pour tomber à son niveau le plus bas depuis 27 ans mais les nombreuses mesures de relance annoncées depuis le début de l'année devraient avoir permis de stabiliser la situation en mars.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a bondi de 2,39% et le CSI 300 des grandes capitalisations a grimpé de 2,77%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé en léger recul lundi, les résultats décevants de Goldman Sachs et Citigroup ayant quelque peu refroidi l'enthousiasme des investisseurs.

L'indice Dow Jones a perdu 0,10%, le S&P-500 a reculé de 0,06% et le Nasdaq Composite a cédé de son côté 0,10%.

Le secteur financier (-0,62%) a pesé sur la tendance, dans le rouge pour la première fois en quatre jours, sous le coup des résultats des deux grandes banques américaines. Goldman Sachs a abandonné 3,85%, plus net repli du Dow Jones, tandis que Citigroup C.N (-0,06%) a mieux résisté.

Outre les résultats de Bank of America ce mardi, les investisseurs surveilleront ceux de Johnson & Johnson avant Bourse, avant ceux d'IBM et de Netflix post-clôture.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise autour de 2,56%, après avoir atteint un pic de près d'un mois la veille à 2,574%.

En Europe, le rendement du Bund allemand de même échéance progresse légèrement, à 0,058%.

CHANGES

Le dollar est inchangé face à un panier de devises de référence, les cambistes attendant d'avoir des signaux supplémentaires d'une stabilisation de l'économie.

Outre le PIB chinois, les opérateurs de marché attendent la publication des indices PMI flash en zone euro jeudi, qui précédera l'annonce des ventes au détail aux Etats-Unis en mars.

L'euro se maintient sur le seuil de 1,13 dollar et la livre sterling sous 1,31.

De son côté, le dollar australien recule de 0,4%, pénalisé par le discours de la Banque de Réserve d'Australie (RBA) qui a jugé "appropriée" une baisse des taux si l'inflation devait rester faible selon le compte rendu de sa dernière réunion.

PÉTROLE

Les cours du brut poursuivent leur repli après les propos ce week-end du ministre russe des Finances, Anto Silouanov, sur la possibilité d'une hausse de la production de la Russie comme de l'Opep.

Le baril de Brent évolue sur le seuil des 71 dollars et le baril de brut léger américain revient vers les 63 dollars.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)