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L'Eurogroupe refuse de fixer un objectif d'expansion budgétaire

par Francesco et Guarascio BRUXELLES (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro n'ont pas voulu fixer d'objectif d'expansion budgétaire pour l'année prochaine, a annoncé lundi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, rejetant ainsi une proposition de la Commission européenne visant à relancer la croissance. Face à la montée de l'euroscepticisme en Europe après des années de croissance faible et de chômage persistant, la Commission a proposé en novembre d'assouplir la politique budgétaire des 19 pays de la zone euro. Elle a suggéré une expansion budgétaire "allant jusqu'à 0,5% du PIB" pour 2017. Lors d'une réunion ordinaire à Bruxelles, les ministres sont convenus que l'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg, les pays de l'Union européenne disposant des excédents budgétaires les plus élevés, devraient dépenser plus. Mais les ministres ne sont pas parvenus à fixer un objectif d'expansion budgétaire pour le bloc l'année prochaine. "Mais chiffrer cela ou en faire un objectif n'a pas été accepté par l'Eurogroupe", a dit Jeroen Dijsselbloem lors d'une conférence de presse. L'Allemagne, première économie de l'Union européenne, avait critiqué la proposition de la Commission, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble soulignant que Berlin avait déjà investi beaucoup plus que la moyenne des pays de la zone euro dans la dernière décennie. Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, a relevé que quelques pays étaient d'accord pour viser "une légère expansion budgétaire, mais sans la chiffrer." Les ministres ont également réitéré leur appel à l'Allemagne et à certains autres pays disposant d'excédents budgétaires de faire davantage pour doper la demande et stimuler également la croissance dans d'autres pays du bloc. "L'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas ont dépassé leur objectif à moyen terme," ont déclaré les ministres de l'Eurogroupe dans un communiqué publié après la réunion. Ils ont demandé à ces pays d'accroître leurs dépenses "en fonction des circonstances propres à chacun, tout en respectant l'objectif à moyen terme, les prérogatives budgétaires nationales et les exigences nationales." (Avec Philip Blenkinsop et Alastair Macdonald, Juliette Rouillon et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Henri-Pierre André)