"Une lettre abominable": Yaël Braun-Pivet porte plainte après avoir reçu des menaces antisémites

Yaël Braun-Pivet, avant une réunion à Matignon, à Paris, le 21 juin 2022 - Thomas COEX © 2019 AFP

La présidente de l'Assemblée nationale annonce avoir reçu une lettre de menaces antisémites et indique avoir déposé plainte, après qu'Aurore Bergé a elle aussi été visée, ainsi que son bébé, par des insultes.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, dénonçant le "phénomène massif" de violences envers les élus, annonce ce dimanche avoir porté plainte après avoir reçu une "lettre de menaces absolument abominable", lors d'une interview pour RTL/Le Figaro/LCI.

"Ca commence très aimablement par: 'salut la grosse truie juive. (...) On n'a plus de zyklon hélas mais des barres de fer pour éliminer cette saloperie de Jude'", a lu d'un ton grave Yaël Braun-Pivet sur le plateau de l'émission.

Comme elle, la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé a révélé cette semaine avoir reçu une lettre de menaces de mort la visant elle et son bébé de 4 mois. Elle avait reçu le soutien d'élus de gauche et de droite.

"Il ne faut rien lâcher à la haine"

Selon Yaël Braun-Pivet, ce courrier présente "la même écriture" que celui reçu récemment par Aurore Bergé, mais aussi par la députée Renaissance Marie Lebec.

"Jamais je n'imaginais en m'engageant en politique que j'aurais à subir l'antisémitisme, le sexisme, la violence", a commenté dans la foulée sur Twitter celle qui occupe perchoir de l'Assemblée, assurant avoir une pensée pour "les autres élus ciblés".

"L'engagement politique reste nécessaire. Il ne faut rien lâcher à la haine. Jamais", a-t-elle cependant juré.

Il ne s'agit pas d'une première pour Yaël Braun-Pivet. Alors qu'elle était présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, elle avait reçu en 2021 un courriel d'injures et de menaces antisémites. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, mais elle n'a jamais donné lieu à aucune interpellation.

Les violences contre les élus en hausse

Selon le décompte des services du Palais-Bourbon, depuis le début de la mandature, "61 parlementaires ont subi des violences, que ce soit au sein de leur permanence ou par courrier ou sur les réseaux sociaux" et notamment "22 depuis le 19 mars".

S'il s'agit d'un "phénomène massif", marqué par une hausse de 32% des violences à l'égard des élus l'an passé, le regain récent s'explique aussi par la contestation de la réforme des retraites.

La députée Renaissance à Paris, Astrid Panosyan-Bouvet, a elle aussi révélé ce dimanche avoir reçu une lettre d'insultes sexistes, menaçant de mort l'élue, ainsi que ses enfants. Elle confie sur Twitter avoir choisi de rendre publique le courrier "par solidarité" avec notamment Aurore Bergé.

De manière plus générale, Yaël Braun-Pivet a fustigé les "quelques centaines d'individus qui viennent pour tout casser" et "mettent à mal nos libertés" en marge des cortèges. "Ce sont des gens qui ne respectent rien, certainement pas la vie humaine", a-t-elle fait valoir.

Elle a au passage épinglé La France insoumise (LFI) qui "d'une certaine façon légitime" la violence dans les manifestations en considérant que "ces individus ont de bonnes raisons" et qu'existerait une "violence institutionnelle" à laquelle les casseurs ne feraient que répondre "en réaction et en défense". "C'est ahurissant comme prise de position", s'est-elle indignée.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO-GALA VIDÉO - Yaël Braun-Pivet “choquée” après avoir reçu une lettre de menaces : elle la dévoile en direct