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L'Etat défendra ses intérêts avec Vinci sur Notre-Dame-des-Landes

PARIS (Reuters) - L'Etat français défendra ses intérêts dans les négociations avec Vinci, à la suite de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avec la volonté d'épargner au maximum le contribuable, ont déclaré jeudi des membres du gouvernement.

Une première réunion a eu lieu jeudi à Bercy entre le PDG de Vinci, Xavier Huillard, le ministre des Finances Bruno Le Maire et la ministre des Transports Elisabeth Borne pour lancer les discussions sur l'indemnisation du groupe gestionnaire de l'aéroport de Nantes et ex-concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes.

"Les deux parties ont convenu de poursuivre ces discussions afin d'aboutir rapidement. Le gouvernement s'attachera au respect du droit et à la défense des intérêts de l'Etat", a annoncé le ministère chargé des Transports à l'issue de la réunion.

Avant la rencontre, Bruno Le Maire a signalé pour sa part: "L'objectif c'est évidemment que le coût soit le plus réduit possible et je suis convaincu que nous trouverons un accord dans les intérêts des deux parties, dans des délais qui seront les plus brefs possibles".

Vinci avait signé fin 2010 un contrat de 55 ans couvrant l'exploitation des aéroports existants (Nantes Atlantique et Saint-Nazaire Montoir), la construction du nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et le transfert vers celui-ci de la plateforme Nantes Atlantique. L'ensemble du contrat va maintenant être renégocié.

Ces discussions, a précisé Elisabeth Borne sur franceinfo, "elles vont être menées en respectant le droit, en défendant les intérêts de l'Etat, et je suis confiante sur le fait qu'on trouvera une bonne solution pour l'Etat."

"On va discuter avec Vinci des bonnes clauses à appliquer et de la meilleure façon d'avancer sur ce projet."

"CIRCONSTANCE EXCEPTIONNELLE"

Christophe Castaner, délégué général de La République en Marche, a évoqué sur Europe 1 l'hypothèse d'une rupture du contrat pour "causes exceptionnelles".

"On peut considérer que nous sommes dans ces causes-là", a-t-il dit.

A la question de savoir quelles pourraient être ces causes, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement a répondu : "Le fait que ce projet, qui a été lancé à un moment donné, n'est plus d'actualité peut être une circonstance exceptionnelle, le fait que vous avez des changements de pratiques aéroportuaire et aérienne, ça peut être un élément."

"Comme il s'agit d'argent public, on va tout faire pour effectivement que l'indemnisation corresponde aux engagements financiers de Vinci, et c'est légitime, mais que ça coûte le moins cher au contribuable", a poursuivi Christophe Castaner.

L'un des trois médiateurs nommés par le gouvernement sur le sujet estimait fin décembre dans Le Monde que le concessionnaire pourrait être indemnisé jusqu'à 350 millions d'euros.

Benjamin Griveaux a déclaré que ce chiffre était "erroné".

Christophe Castaner s'est dit "intimement convaincu" que la potentielle compensation serait moindre que ce montant.

Interrogé par Reuters, un porte-parole de Vinci s'est refusé jeudi à tout commentaire sur l'évocation de "causes exceptionnelles" et sur le montant des indemnités possibles pour le groupe.

"Nous répétons ce que nous avons dit hier, Vinci se tient à la disposition de l'Etat", a-t-il dit, ajoutant que tout autre commentaire était "prématuré".

(Sophie Louet, avec Dominique Vidalon et Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)