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L'espoir sur le commerce a stimulé Wall Street

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a inscrit mercredi une quatrième hausse d'affilée, portée par les espoirs nés des négociations commerciales entre Washington et Pékin qui ont stimulé en particulier des valeurs technologiques très sensibles à ce paramètre.

La Bourse a reçu un autre coup de pouce avec le compte rendu de la réunion de décembre de la Réserve fédérale. Plusieurs responsables y ont estimé que la banque centrale pouvait faire preuve de patience quant aux futures hausses des taux d'intérêt et quelques-uns d'entre eux n'ont pas approuvé le relèvement intervenu ce mois-là.

L'indice Dow Jones a gagné 91,67 points, soit 0,39%, à 23.879,12 points. Le S&P-500, plus large, a pris 10,55 points (0,41%) à 2.584,96 points, enregistrant sa plus longue série haussière depuis près de quatre mois. Le Nasdaq Composite a progressé de 60,08 points (0,87%) à 6.957,08 points.

Les négociations commerciales sino-américaines se sont terminées mercredi en délivrant des progrès apparents sur des dossiers tels que les achats par la Chine de produits agricoles et énergétiques américains et d'accès au marché chinois.

La Chine s'est engagée à acheter "un montant substantiel" de produits agricoles et énergétiques, de biens manufacturés et de services aux Etats-Unis, ont déclaré mercredi les services du représentant américain au Commerce (USTR) à l'issue de trois jours de discussions commerciales à Pékin.

"Il y a une solide tendance haussière qui a émergé du rétrogradage de Noël; tout signe montrant que la question (commerciale) sera en définitive réglée aidera bien les marchés", a dit Randy frederick (Charles Schwab).

Cet élément, couplé à une solide statistique de l'emploi de décembre et au sentiment que la Réserve fédérale n'est plus autant décidée à augmenter encore les taux d'intérêt, a permis à l'indice S&P-500 de regagner près de 10% par rapport à son plus bas de 20 mois touché vers Noël.

"Je crois vraiment qu'une Fed plus stable donnera des marchés plus stables dans le temps", a déclaré Mark Heppenstall (Penn Mutual Asset Management). "Les fortes fluctuations du marché s'expliquent en partie par le fait que le resserrement monétaire de la Fed commençait à avoir des répercussions sur la croissance économique et les conditions financières".

Le marché des futures de taux courts continue d'évaluer à moins de 25% la probabilité d'une hausse des taux de la Fed cette année et à 25% environ celle d'une baisse des taux d'ici le début de 2020.

L'indice de volatilité du CBOE, dit encore indice de la peur, a touché un plus bas de 19,48 en séance et a cédé plus de 3% à 19,84.

Le volume a été de 8,0 milliards de titres échangés contre une moyenne de 9,0 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

L'indice S&P des technologiques, très sensible à la situation du commerce international, a gagné 1,24%, stimulé par Apple, Microsoft (+1,43%) et les fabricants de semi-conducteurs.

Apple a gagné 1,7%, plus forte hausse du Dow Jones, se reprenant après sa chute de 10% de la semaine passée consécutive à son avertissement sur son chiffre d'affaires de la période des fêtes de fin d'année.

Et ce en dépit du fait que, selon le quotidien financier Nikkei, Apple a abaissé de 10% son objectif de production de ses trois derniers modèles d'iPhone au premier trimestre.

Micron Technology a gagné plus de 5%, Bernsetin ayant relevé sa recommandation à "surperformer". L'action avait perdu 22,8% en 2018.

L'indice des semiconducteurs de la Bourse de Philadelphie a lui enregistré 2,52% de hausse. Les concepteurs de puces figurent parmi les multinationales américaines les plus exposées à la Chine pour ce qui est du chiffre d'affaires.

"Si on veut savoir comment les investisseurs considèrent les négociations commerciales en cours, il faut regarder les techs, et en particulier les semi-conducteurs", dit Jack Ablin (Cresset Wealth Advisors).

L'indice de l'énergie, en enregistrant la plus forte hausse du jour (+1,50%), a entraîné le reste de la cote, aidé par des cours pétroliers au plus haut depuis près d'un mois.

A l'autre bout du spectre, Constellation Brands, qui fabrique la bière Corona, a chuté de 12,5% après avoir revu en baisse sa prévision de bénéfice annuel, pesant ainsi sur l'indice S&P des biens de consommation non essentiels qui a cédé près de 1%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aucun indicateur majeur n'a été publié.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi, portées par des signes de progrès au terme de trois jours de négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,84% à 4.813,58 points. Le Footsie britannique a pris 0,66% et le Dax allemand 0,83%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,5%, le FTSEurofirst 300 0,52% et le Stoxx 600 0,53%.

En Bourse, les secteurs souvent ballottés par les tractations sur le commerce ont bénéficié des espoirs nés des négociations USA-Chine. Le compartiment automobile a conclu sur la plus forte progression de la séance (+2,44%) et les technologiques ont pris 2,06%.

TAUX

Les taux de rendement des Treasuries ont reflué, en réaction aux déclarations de responsables de la Fed et au compte rendu de la dernière réunion de cette dernière.

Le président de la Fed Jerome Powell doit s'exprimer à nouveau jeudi et le marché obligataire sera à l'affut de ses déclarations.

Ils ont également subi l'impact d'une adjudication de 24 milliards de dollars d'obligations à 10 ans qui a suscité une forte demande.

Le Trésor doit encore adjuger pour 16 milliards de dollars de papier à 30 ans jeudi.

L'emprunt à 10 ans a gagné 1/32 pour donner un rendement de 2,712%, après être monté jusqu'à 2,747%, au plus haut depuis le 28 décembre.

CHANGES

La prudence manifestée par la Fed vis-à-vis de sa politique de normalisation monétaire a fait perdre du terrain au dollar, notamment face à l'euro et au sterling.

Face à un panier de devises de référence, il a lâché 0,73% à 95,200, après être tombé à un plus bas de trois mois.

L'euro a gagné 0,8% à 1,1537 dollar et la livre 0,6% à 1,2795 dollar.

PETROLE

Les cours ont terminé en forte hausse sur le Nymex, dopés par les espoirs engendrés par l'évolution des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et par la nouvelle réduction de la production inspirée par l'Opep et en vigueur depuis le début de l'année.

À SUIVRE JEUDI 10 JANVIER:

Intervention publique de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, devant l'Economic Club de Washington à 17h00 GMT.

(Avec Stephanie Kelly, Sruthi Shankar, Noel Randewich, Karen Brettell, Gertrude Chavez-Dreyfuss; Wilfrid Exbrayat pour le service français)