A Lesbos, «j’aidais les naufragés puis je servais les touristes»

Le 20 janvier à Lesbos. Depuis un an, cette île grecque, et donc de l’Europe, a accueilli plus de 500 000 réfugiés, parfois au rythme de 5 000 personnes par jour.

Les habitants de l’île grecque font face avec générosité à l’afflux de réfugiés venus de Turquie, alors que le reste de l’Europe se raidit, menaçant d’exclure Athènes de l’espace Schengen.

«Les Turcs, ils ne font pas de sentiments ! Ce sont des durs», lâche Giorgos Mavripidis, assis dans un café sur le port de Skala Sikamineas. La Turquie se trouve juste en face, le long de ces montagnes bleues qui ferment l’horizon de la mer. Les relations entre les deux pays n’ont jamais été simples. Mais Giorgos est moins hanté par les querelles séculaires que par les visages des milliers de naufragés que ce pêcheur, comme tous ses collègues, a dû secourir ces derniers mois. Avec ses petits caïques qui se balancent au gré du vent, et ses tavernes pittoresques, Skala Sikamineas est un port en miniature, digne d’un décor de cinéma. Au bout de la jetée, sur un piton rocheux, se dresse une petite église qui regarde vers la mer : Notre-Dame-des-Sirènes. Elle n’a jamais semblé aussi bien nommée. Depuis un an, l’île de Lesbos, située à l’extrémité orientale de la Grèce, et donc de l’Europe, a accueilli plus de 500 000 réfugiés, parfois au rythme de 5 000 par jour. La plupart ont échoué ici, à Skala Sikamineas, attirés par les sirènes de la paix et de la prospérité d’une Europe qui désormais les rejette.

«C’est un business»

Ce jeudi, l’île accueille le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve (son homologue allemand, Thomas de Maizière, le rejoindra à Athènes) dans ce contexte de repli qui voit la Grèce menacée d’être exclue pendant deux ans de l’espace Schengen pour ne pas avoir su empêcher cet afflux massif de réfugiés, le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. Puis les deux ministres se rendront en Turquie où, malgré l’accord conclu avec l’Union européenne en décembre, le flux des migrants ne s’est pas tari. «Evidemment ! En Turquie, c’est un business : une barque surchargée de migrants rapporte 80 000 euros. Ils leur vendent même de faux gilets de sauvetage ! Et (...)

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