Les "zadistes" débloqueront la "route des chicanes" dès lundi

Les opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont annoncé samedi qu'ils commenceraient à dégager dès lundi la "route des chicanes". /Photo prise le 18 janvier 2018/REUTERS/Stéphane Mahé

PARIS (Reuters) - Les opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont annoncé samedi qu'ils commenceraient à dégager dès lundi la "route des chicanes".

Les occupants de la "zone à défendre" (ZAD) devraient commencer le nettoyage de la départementale D281, surnommée la "route des chicanes", dès lundi 10h00 et jusqu'à mercredi si besoin, conformément à la demande du gouvernement. L'axe qui traverse la zone où devait se construire l'aéroport est fermée depuis 2013.

"Le projet étant abandonné, (...) il n'y avait plus de prétexte à ce que cette route départementale ne retrouve pas sa vocation antérieure", a déclaré Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants au projet d'aéroport, sur Franceinfo.

"Ce serait quand même un peu malvenu de ne pas jouer la carte de l'apaisement alors que nous avons obtenu un abandon", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a réclamé jeudi la réouverture à la circulation des trois routes qui traversent le site de Notre-Dame-des-Landes d'ici la fin de la semaine prochaine.

Les occupants de la ZAD avaient montré leur volonté d'obtempérer. Ils refusent toutefois "toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre".

Engagés dans un travail de réflexion sur l'avenir de leur mouvement, ils ont signifié par communiqué vendredi soir après une assemblée générale qu'il leur faudrait de "longs débats" et un "travail soutenu" pour arriver à une formulation détaillée de leur "projet". "Nous aurons besoin de temps pour en trouver les formules de mise en place", ont-ils ajouté.

Le Premier ministre Edouard Philippe a donné jusqu'au 31 mars, fin de la trêve hivernale, aux quelque 300 occupants de la ZAD pour quitter le site.

Pour le maire de Notre-Dame-des-Landes, Jean-Paul Naud, l'ouverture de la départementale est un "premier message positif envoyé au gouvernement".

"C'est une première phase de transaction amiable qui permet d'éviter une évacuation forcée par les forces de gendarmerie", a-t-il dit sur Franceinfo. "C'est vraiment un retour à l'état de droit."

Selon le maire, le nettoyage de la départementale devrait durer trois jours. Il sera suivi d'une phase de travaux pour "boucher un certain nombre de trous", "refaire un enrobé", effectuer des travaux d'élagage des haies et remettre la signalétique.

(Caroline Pailliez, édité par Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse)