Les versements effectués à Platini étaient licites, dit Blatter

Le président de la FIFA Sepp Blatter a affirmé lundi que les versements effectués par la Fédération internationale de football au président de la confédération européenne de football (UEFA), Michel Platini, étaient licites. /Photo prise le 29 mai 2015/REUTERS/Arnd Wiegmann

ZURICH (Reuters) - Les versements effectués par la Fédération internationale de football (FIFA) au président de la confédération européenne (UEFA), Michel Platini, étaient licites, a dit lundi le président démissionnaire de l'instance suprême du football mondial, Sepp Blatter. Dans un communiqué transmis par ses avocats, Sepp Blatter, visé depuis la semaine dernière par une procédure pénale en Suisse, redit n'avoir commis aucune irrégularité et précise qu'il restera en fonction jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la Fifa au mois de février. Michel Platini a adressé pour sa part une lettre aux membres de l'UEFA, dans laquelle il dit avoir proposé de s'expliquer devant le comité d'éthique de la Fifa pour lever toutes les interrogations qui pourraient entourer le versement à son bénéfice de 2 millions de francs suisses (1,83 million d'euros) provenant des caisses de la FIFA. Cette somme est évoquée dans la procédure pénale ouverte vendredi par la justice suisse à l'encontre de Blatter. Ces fonds, écrit lundi l'ancien international français, ont été reçus en contrepartie d'un "travail à plein temps" qu'il effectuait à l'époque à la Fifa. "Je veux qu'il soit clair qu'au cours de la période allant de 1998 à 2002 j'étais employé par la FIFA pour travailler sur un large éventail de sujets liés au football", écrit Michel Platini dans son courrier. "C'était un emploi à plein temps et mes fonctions étaient connues de tous. La rémunération avait été acceptée à l'époque et des paiements initiaux ont été effectués, le montant final d'un montant de 2 millions de francs suisses a été payé en février 2011." "J'ai déclaré l'intégralité de cette somme aux autorités, conformément à la législation suisse", ajoute-t-il. "J'ai écrit aujourd'hui au comité d'éthique de la FIFA pour demander à pouvoir m'expliquer et apporter toutes les informations complémentaires qui seraient nécessaires afin que cette affaire soit réglée." BLATTER RESTE EN PLACE L'enquête ouverte contre Sepp Blatter et l'existence de versements effectués au bénéfice de Michel Platini troublent la candidature de ce dernier à la présidence de la FIFA pour laquelle il faisait jusqu'à présent office de favori. Samedi, un autre prétendant, le prince jordanien Ali ben al Hussein, a déploré la récente vague de scandales au sein de l'organisation du football international et a dit avoir été contacté par de nombreuses associations nationales. Dans un communiqué adressé à Reuters, l'ONG Transparency International, qui se donne pour objectif de lutter contre la corruption des gouvernements, déclare "qu'un voile est jeté au-dessus de Platini même s'il n'est pas désigné dans l'enquête pénale" instruite en Suisse. "Il y a trop de questions sans réponses dans ce paiement versé par la FIFA, ce qu'il a fait dans le cadre du contrat et pourquoi le versement a été effectué aussi tard." Sepp Blatter a de son côté organisé lundi après-midi une réunion avec les cadres de la FIFA au siège zurichois de l'organisation où il leur a promis qu'il n'accélérerait pas son départ de la présidence de l'instance mondiale du football. "Le président Blatter a parlé aujourd'hui au personnel de la Fifa et l'a informé qu'il coopérait avec les autorités, rappelé qu'il n'avait rien commis d'illégal ou de malhonnête et a dit qu'il resterait président de la Fifa", dit le communiqué. Sepp Blatter doit quitter l'instance suprême du football mondial dans la foulée de l'organisation d'une élection lors d'un congrès exceptionnel le 26 février. (Simon Evans; Nicolas Delame pour le service français, édité par Tangi Salaün)