Les tensions commerciales continuent de peser sur les actions

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en nette baisse à mi-séance lundi et Wall Street est également attendue dans le rouge, les tensions commerciales internationales continuant d'alimenter l'aversion au risque des investisseurs.

À Paris, le CAC 40 abandonne 0,76% à 5.346,55 points vers 11h15 GMT et le FTSE à Londres recule de 1,18%. À Francfort, le Dax, plus sensible aux questions commerciales en raison de la forte pondération des valeurs exportatrices et de l'automobile, abandonne 1,3%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,95% et le Stoxx 600 de 1,09%.

A Wall Street, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de l'ordre de 0,5% à 0,8%.

Washington a confirmé dimanche que le président américain Donald Trump souhaitait interdire certains investissements chinois dans des entreprises technologiques américaines et empêcher de nouveaux transferts de technologie vers la Chine.

"Cette escalade des tensions commerciales ne faiblira pas d'ici le 6 juillet, date à laquelle les Etats-Unis et la Chine ont prévu de s'appliquer mutuellement des droits de douane majorés", rappelle Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Parallèlement aux relations tendues avec la Chine, Donald Trump n'épargne pas non plus l'Union européenne. Donald Trump a menacé vendredi d'instaurer des droits de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis.

"Ces évènements laissent craindre des effets négatifs sur la croissance de l'économie mondiale et l'inflation, compliquant également l'action des banques centrales avec un risque de change et de nouveaux stress pour les émergents", prévient Franklin Pichard.

L'indice MSCI des émergents recule de 1,05% et l'indice mondial MSCI ACWI

En Europe, l'indice Stoxx de l'automobile chute de 1,9%, pour retomber à son plus bas niveau depuis septembre 2017. Equipementiers et constructeurs sont indifféremment pénalisés et à Paris, Renault perd 3,01%, Peugeot 1,86% et Valeo 1,56%.

Comme à l'accoutumée, les craintes de guerre commerciale pèsent également sur les ressources de base (-2,05%) et la technologie (-1,51%), un repli qui devrait se prolonger également à Wall Street.

LES ACTIFS REFUGES RECHERCHÉS

Aux valeurs en Europe, le spécialiste italien des câbles Prysmian chute de 7,2%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir abaissé vendredi sa prévision d'excédent brut d'exploitation annuel en raison des surcoûts du projet de câble sous-marin WesternLink.

Lanterne rouge du SBF 120, WorldLine cède 5,11% après l'abaissement de la recommandation de Kepler Cheuvreux, ramenée d'"acheter" à "conserver".

L'aversion au risque favorise les actifs jugés refuge comme le yen (-0,33% face au dollar) et les rendements obligataires. Le 10 ans américain est retombé à 2,8858% et celui du 10 allemand évolue autour de 0,333%.

En revanche, le rendements des obligations souveraines italiennes de même échéance grimpe de dix points de base, à 2,812%, après la percée du mouvement d'extrême droite La Ligue aux élections municipales de dimanche.

Ces élections sont intervenues au moment où le chef de file du mouvement, Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur, applique une politique anti-immigration qui entretient les divisions au sein de l'Union européenne et met en difficulté la chancelière allemande Angela Merkel au sein de son propre gouvernement.

Sur le marché des changes, l'euro progresse autour de 1,1685 dollar, le billet vert étant en légère baisse face à un panier de devises de référence.

Les cours du brut évoluent pour leur part en ordre dispersé après avoir grimpé vendredi à l'annonce de la décision de l'Opep et d'autres pays producteurs d'augmenter modérément leur production.

Cette décision reste toutefois assez floue, les pays membres du cartel et leurs alliés n'ayant pas fourni d'objectif précis quant à leur augmentation de production.

Le baril de Brent perd 1,8% à 74,32 dollars tandis que le baril de brut léger américain gagne 0,3% à 68,76 dollars.

(Édité par Marc Angrand)