Les talons Louboutin retirés d'une affiche anti-islam en Belgique

BRUXELLES (Reuters) - Le créateur français de chaussures de luxe Christian Louboutin a obtenu lundi de la justice belge le retrait d'une série d'affiches anti-islamiques sur lesquelles figuraient les stilettos à semelle rouge qui sont sa marque de fabrique. Les affiches, créées pour une campagne publicitaire d'une organisation politique intitulée "Femmes contre l'islamisation", montrait les jambes d'Anke Van dermeersch, une ex-miss Belgique aujourd'hui sénatrice du parti nationaliste flamand d'extrême-droite Vlaams Belang portant les fameuses chaussures à talon. Et, à côté, figurait une sorte de baromètre montrant la façon dont l'islam, aux dires des promoteurs de cette campagne, jauge les femmes, en fonction de la longueur de leur robe ou de leur jupe. L'échelle allait de "conforme à la charia" pour un tissu touchant le sol, à "putain" juste au-dessus du genou et jusqu'à "lapidation" en haut de la cuisse. Christian Louboutin avait fait valoir devant un tribunal d'Anvers qu'il n'avait pas donné son autorisation à l'utilisation de ses chaussures dans cette campagne et que leur utilisation portait atteinte à son image. Le tribunal lui a donné raison et a donné 24 heures à "Femmes contre l'islamisation" pour retirer toutes ses affiches. Le chef de file du Vlaams Belang à la Chambre des représentants, Filip De Winter, a aussitôt envoyé une nouvelle version de l'affiche par Twitter. Elle montre la même femme, couchée, portant des chaussures similaires mais à semelle jaune, aux couleurs de la Flandre. Depuis son succès aux municipales d'Anvers en 2006, le Vlaams Belang a perdu du terrain au profit du parti N-VA, séparatiste lui aussi, mais pas xénophobe. Selon un sondage publié vendredi, le Vlaams Belang a le soutien d'environ 10% des Flamands en âge de voter. Philip Blenkinsop; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Pascal Liétout