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Rencontre entre taliban et Américains aux Emirats arabes unis

KABOUL (Reuters) - Des représentants des taliban afghans et des négociateurs américains se sont rencontrés lundi aux Emirats arabes unis, ont annoncé les taliban, alors que les contacts s'intensifient pour trouver un règlement pacifique à l'insurrection armée qui dure depuis 17 ans en Afghanistan.

Selon le porte-parole du mouvement insurgé, Zabihullah Mujahid, des délégués d'Arabie saoudite, du Pakistan et des Emirats arabes unis doivent également participer aux discussions, qui font suite à deux rencontres au Qatar entre des taliban et l'émissaire spécial américain Zalmay Khalilzad.

L'ambassade des Etats-Unis à Kaboul n'a pas confirmé la tenue de cette rencontre.

Dans un communiqué, les taliban ont précisé qu'ils ne prévoyaient pas de rencontrer des délégués du gouvernement afghan aux Emirats. Les islamistes ont pour l'instant toujours refusé de négocier directement avec le gouvernement de Kaboul, qu'ils considèrent comme illégitime.

Selon de hauts responsables du mouvement taliban en Afghanistan, les discussions devraient s'étaler sur trois jours. Des responsables de la représentation politique des insurgés au Qatar seront présents, ainsi que deux émissaires envoyés par le mollah Yaqub, fils aîné du défunt fondateur des taliban, le mollah Mohammad Omar, ont-ils précisé.

Dans les chancelleries occidentales, on souligne que la décision de transférer les discussions de Doha vers les Emirats arabes unis a pour but d'impliquer davantage l'Arabie saoudite, ennemie du Qatar, mais capable d'exercer une influence sur son allié pakistanais.

Ces derniers mois, Ryad a versé 6 milliards de dollars (5,3 milliards d'euros) à Islamabad pour aider le Pakistan à assainir ses comptes publics.

"A ce stade, si l'Arabie saoudite dit au Pakistan de soutenir l'effort de paix en Afghanistan, il sera impossible à Islamabad de l'ignorer", note un diplomate occidental à Kaboul.

Les taliban estiment que la présence des forces internationales en Afghanistan est le principal obstacle à une paix durable mais des sujets comme une reconnaissance mutuelle avec le gouvernement de Kaboul, des modifications de la Constitution et les droits des femmes peuvent être négociés.

(Abdul Qadir Sediqi, James Mackenzie; Arthur Connan et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)