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Les taliban afghans veulent sécuriser les "projets nationaux"

KABOUL (Reuters) - Les taliban afghans ont proposé mardi d'assurer la sécurité de gros projets de développement du gouvernement de Kaboul gelés depuis des années, dont l'exploitation d'un gisement de cuivre et la construction d'un gazoduc. Alors que le conflit qui déchire le pays depuis 15 ans décourage les investisseurs internationaux, les taliban disent dans un communiqué que l'Emirat islamique d'Afghanistan, le nom qu'ils se donnent, appuie la réalisation de "projets nationaux" qui profiteraient directement au peuple afghan. "L'Emirat islamique ne soutient pas seulement les projets nationaux qui sont dans l'intérêt du peuple et favorisent le développement et la prospérité de la nation, il est prêt à assurer leur sécurité", lit-on dans le communiqué. "L'Emirat islamique ordonne à tous ses moudjahidine d'aider à assurer la sécurité de tous les projets nationaux qui sont dans l'intérêt supérieur de l'islam et du pays", ajoute-t-il. Les taliban citent en particulier le projet de mine de cuivre de Mes Aynak, dans la province de Logar, près de Kaboul, où la société chinoise qui a décroché le contrat d'exploitation de trois milliards de dollars il y a neuf ans n'a toujours pas lancé la production en raison du manque de sécurité et d'infrastructures. Ils évoquent également un projet de gazoduc devant relier le Turkménistan, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde (TAPI), pour un montant de 10 milliards de dollars, et celui d'un réseau électrique régional entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud (CASA-1000). Le communiqué a été diffusé au lendemain du lancement de la construction d'une ligne de chemin de fer reliant l'Afghanistan au Turkménistan. L'annonce des taliban a été accueillie avec scepticisme à Kaboul, où la présidence afghane a souligné que les insurgés avaient provoqué des centaines de millions de dollars de dégâts aux infrastructures du pays au cours des derniers mois. "Nous attendons de voir les taliban traduire leurs déclarations en actes", a déclaré le porte-parole du président afghan, Shah Hussain Murtazawi. (Randy Fabi et Mirwais Harooni; Tangi Salaün pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)