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Les taliban afghans se préparent à de nouvelles discussions avec les USA, selon des sources

par Jibran Ahmad

PESHAWAR, Pakistan (Reuters) - Les taliban se préparent à envoyer une délégation pour de nouvelles discussions avec des émissaires de Washington, a-t-on appris mardi auprès de deux officiels impliqués dans le processus.

S'exprimant sous couvert de l'anonymat, ils précisent que les chefs taliban sont réunis pour discuter de la composition de leur délégation, qui comprendrait trois à quatre représentants, et des sujets qui seraient abordés.

Les taliban, disent-ils, veulent débattre avec les Américains d'un échange de prisonniers.

"Cette réunion décidera des futures discussions et nous verrons si les Etats-Unis sont sérieux et sincères dans la négociation. Nous remettrions une liste de prisonniers qui croupissent dans des cellules à travers l'Afghanistan. S'ils libèrent nos prisonniers, alors nous nous rencontrerions de nouveau sur une autre cause importante", a dit l'un d'eux.

Un premier cycle de discussions s'est déroulé en juillet dernier à Doha, où des émissaires des taliban ont rencontré une délégation américaine conduite par Alice Wells, sous-secrétaire d'Etat adjointe chargée de l'Asie du Sud et du Centre.

La délégation des taliban pour cette nouvelle rencontre en projet serait dirigée par l'actuel chef du bureau politique que les insurgés ont ouvert au Qatar, Sher Mohammad Abbas Stanakzai.

"Nous voyons davantage de signes que la réconciliation n'est plus seulement une lueur, ce n'est plus un mirage. Il y a maintenant un cadre, il y a des lignes de communication ouvertes", a déclaré la semaine dernière le chef du Pentagone, James Mattis, en visite à Kaboul.

Washington dit trouver des raisons d'espérer notamment dans le fait que les insurgés islamistes ont accepté une trêve temporaire en juin.

Mais le processus est fragile: la trêve a volé en éclat avec l'offensive de grande ampleur lancée le mois dernier contre la ville de Ghazni, sur l'axe Kaboul-Kandahar. En privé, des responsables et experts américains se montrent réservés sur les derniers développements, disant notamment ignorer l'influence réelle qu'ont les responsables taliban qui se sont rendus cet été au Qatar sur la direction du mouvement.

(avec James Mackenzie à Kaboul et Idrees Ali à Washington; Henri-Pierre André pour le service français)