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Les soldats tchadiens ouvrent le feu à Bangui, au moins 10 morts

TIRS MEURTRIERS DE SOLDATS TCHADIENS À BANGUI

BANGUI (Reuters) - Au moins dix personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées à Bangui, la capitale centrafricaine, sous les tirs de soldats tchadiens, ont annoncé dimanche plusieurs responsables présents dans ce pays déchiré par des violences communautaires. Les soldats, qui circulaient samedi à bord d'une quinzaine de véhicules militaires, escortaient un convoi de musulmans en partance vers le Tchad, dont la frontière se situe à 500 km au nord de Bangui. "Quand ils sont arrivés dans le quartier PK12, ils ont commencé à tirer, tout à coup. Les gens ont paniqué, ils ont couru et tenté de se mettre à l'abri", selon Sébastien Wenezoui, porte-parole des miliciens "anti-balaka". Antoine Mbao Bogo, directeur de la Croix-Rouge locale, a également évoqué des tirs de soldats tchadiens, sans donner d'informations précises sur le bilan. "J'ai appris que plus de dix personnes avaient été tuées et qu'une trentaine d'autres avaient été blessés, mais je n'ai pas pu vérifier ces chiffres", a-t-il déclaré. La fusillade de samedi est le dernier incident en date impliquant les forces tchadiennes, que les "anti-balakas" accusent de prendre le parti de la population musulmane et des anciens rebelles de la Séléka contre les chrétiens. Les troubles apparus il y a un an avec la prise du pouvoir par le mouvement Séléka, composé en majorité de musulmans, a déclenché un cycle de violences communautaires que n'ont pas réussi à enrayer les troupes internationales. Quelque 2.000 militaires français ont été déployés dans le cadre de l'opération Sangaris, aux côtés de 6.000 militaires africains de la Misca. Le Tchad, pays à majorité musulmane, a évacué plusieurs milliers de ses ressortissants via un pont aérien et des convois par la route. (Bate Felix, Simon Carraud pour le service français, édité par Danielle Rouquié)