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Les sidérurgistes de l'Union européenne s'alarment de la réforme du marché du CO2

Les sidérurgistes prient instamment les chefs d'Etat et de gouvernement européens de ne pas leur imposer de nouvelles charges liées aux émissions de dioxyde de carbone (CO2) qui les affaibliraient face à la concurrence. /Photo d'archives/REUTERS/Ina Fassbender

par Barbara Lewis LONDRES (Reuters) - Les sidérurgistes prient instamment les chefs d'Etat et de gouvernement européens de ne pas leur imposer de nouvelles charges liées aux émissions de dioxyde de carbone (CO2) qui les affaibliraient face à la concurrence. Les ministres de l'Environnement de l'Union européenne (UE) avaient conclu fin février un compromis sur la réforme du marché des émissions de dioxyde de carbone et le Système communautaire d'échange de quotas d'émission (SCEQE ou ETS en anglais) est le principal instrument mis en avant par l'UE pour que 11.000 gros producteurs industriels de CO2 parviennent à réduire de 43% leurs émissions en 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Depuis lors, la navette entre le Parlement européen, les pays membres et la Commission européenne a abouti à des propositions plus strictes, affirment les sidérurgistes, alors que les écologistes sont eux fermement opposés à tout assouplissement du dispositif. "Vous pouvez éviter d'alourdir le secteur avec des frais élevés qui contracteront l'investissement ou augmenteront le risque de pertes d'emplois et de fermetures d'usines dans l'Union européenne", affirment les patrons de 76 sidérurgistes, dont ceux d'ArcelorMittal, de ThyssenKrupp et de Voestalpine, dans une lettre ouverte datée du 28 mai. "Sous sa forme actuelle, le SCEQE favorise les importations d'acier de concurrents établis dans des pays tiers qui ne subissent pas de tels coûts et dont l'empreinte carbone est considérablement plus élevée que pour l'acier fabriqué dans l'Union européenne", ajoutent-ils. "Nous vous appelons donc à aider à préserver la durabilité et la compétitivité mondiale de l'industrie sidérurgique européenne. L'Europe doit être capable de produire les aciers innovants qui façonnent la société moderne et aident à réduire les émissions de CO2". Le SCEQE, l'outil suprême qui doit permettre à l'UE de se conformer à l'Accord de Paris sur le changement climatique, est confronté à un excédent de "permis de polluer" qui fait baisser les prix des permis en question et les patrons des entreprises polluantes s'opposent systématiquement à tout réforme pour renforcer son emprise. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)