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Les Serbes du nord du Kosovo devront revoter le 17 novembre

Les autorités kosovares organiseront de nouvelles élections municipales le 17 novembre dans la partie nord à majorité serbe du Kosovo, où de nombreux actes d'intimidation ont empêché la tenue du scrutin dimanche dernier. /Photo prise le 3 novembre 2013/REUTERS/Marko Djurica

par Fatos Bytyci et Tatiana Darie PRISTINA (Reuters) - Les autorités kosovares ont annoncé mercredi qu'elles allaient organiser de nouvelles élections municipales le 17 novembre dans la partie nord à majorité serbe du Kosovo, où de nombreux actes d'intimidation ont empêché la tenue du scrutin dimanche dernier. Les élections, que les ultranationalistes serbes avaient appelé à boycotter, ont été interrompues après l'attaque par des hommes masqués de plusieurs bureaux de vote dans la partie serbe de Mitrovica, où la participation a atteint à peine 10%. Le nouveau scrutin se déroulera le 17 novembre, a précisé à Reuters Betim Gjoshi, membre de la commission électorale. Les élections municipales, supposées sceller la réconciliation entre les deux communautés, ont souligné au contraire la persistance de tensions dans cette région où vivent 40.000 à 50.000 Serbes qui rejettent dans leur majorité l'indépendance proclamée en février 2008 par le Kosovo, peuplé à 90% d'albanophones. La Serbie avait invité les Serbes du nord du Kosovo, appelés aux urnes pour la première fois, à participer au vote en espérant que cela faciliterait les négociations d'adhésion de Belgrade à l'Union européenne (UE), censées débuter en janvier prochain en vertu de l'accord de normalisation des relations serbo-kosovares d'avril. Lundi, l'UE et l'Otan, qui assure la sécurité au Kosovo avec environ 6.000 hommes, ont condamné les événements survenus pendant le scrutin. "LES SERBES DU KOSOVO DOIVENT VOTER" Les Premiers ministres de Serbie, Ivica Dacic, et du Kosovo, Hashim Thaçi, se sont rencontrés mercredi à Bruxelles pour examiner les moyens de faire appliquer l'accord de normalisation. A cette occasion, Ivica Dacica a jugé "vital" que les Serbes du Kosovo ne boycottent pas le scrutin du 17 novembre. Sinon, a-t-il dit, "ce sont des albanophones qui seront élus maires" de villes peuplées majoritairement de Serbes. Dans ce cas, a poursuivi le Premier ministre serbe lors d'une conférence de presse, des affrontements seront inévitables. "Si trop de Serbes s'abstiennent, un Albanais sera choisi comme maire. Y aura-il alors conflit? Certainement. Y aura-t-il des affrontements, et même des affrontements armés? Oui!", a-t-il souligné, affirmant que la Serbie ne pourrait alors rien faire. La haute représentante de l'UE pour les affaires extérieures, Catherine Ashton, qui a présidé la rencontre, a précisé que les deux chefs de gouvernement étaient tombés d'accord sur la poursuite du processus électoral, qui doit permettre la création d'une association des municipalités kosovares peuplées majoritairement de Serbes. Cette association serait dotée de pouvoirs en matière de développement économique, de santé et d'éducation. La police et les tribunaux continueront toutefois de dépendre de Pristina, ce que refusent les "durs" de la communauté serbe. Catherine Ashton a ajouté que les deux parties allaient continuer à mettre en place l'accord d'avril "à un rythme accéléré". Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser