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Les secouristes s'activent au Mexique, 233 morts comptabilisés

Les secouristes s'activent au Mexique, 233 morts comptabilisés

par Michael O'Boyle et Ana Isabel Martinez MEXICO (Reuters) - Les secouristes ont engagé une course contre la montre pour retrouver des survivants du séisme de mardi au Mexique, le plus meurtrier depuis 30 ans, qui a fait au moins 233 morts selon le dernier bilan. Ce tremblement de terre d'une magnitude 7,1 est survenu 32 ans jour pour jour après la secousse particulièrement meurtrière de 1985, et son épicentre a été localisé à 150 km au sud-est de la capitale Mexico. Les secouristes s'emploient notamment, à Mexico, à extraire des décombres une fille de 12 ans prisonnière des gravats d'une école effondrée, l'établissement Enrique Rebsamen. L'écolière, Frida Sofia, peut communiquer et a déclaré qu'elle se trouvait dans une poche avec deux autres élèves, dont elle ne peut dire s'ils sont encore en vie, a déclaré la chaîne Televisa. Dans la même école effondrée, les corps sans vie de 19 élèves et de six adultes ont d'ores et déjà été retrouvés. Aucun autre enfant ne serait encore coincé dans les décombres, mais les secouristes s'efforcent toujours d'extraire un adulte. Ils avancent lentement, érigeant des échafaudages de fortune, en bois, pour empêcher les décombres de s'effondrer davantage. "Nous avons bon espoir que des vies soient encore sauvées", a déclaré David Porras, l'un des bénévoles venus aider aux recherches sur les lieux de l'école, dont les élèves ont de trois à 14 ans. "Mais on avance lancement, comme des tortues", dit-il. Dans la seule Mexico, 52 immeubles se sont effondrés, a déclaré à la presse le maire de cette mégalopole, Miguel Angel Mancera. Le séisme a fait 102 morts dans Mexico et les autres victimes sont réparties dans cinq Etats des environs. MEXICO SUR UN ANCIEN LAC On dénombre en outre 1.900 blessés qui ont dû recevoir des soins, a déclaré le chef de l'Etat, Enrique Pena Nieto. La secousse initiale est survenue à seulement 31 km de la surface terrestre, envoyant d'importantes ondes de choc à travers le sol sédimentaire de l'agglomération de Mexico, où vivent 20 millions d'habitants. Une bonne partie de la capitale est construite sur un ancien lit de lac qui tremble comme de la gélatine lors d'un séisme. Selon les premières informations, les bâtiments effondrés dataient pour la plupart d'avant 1985, soit avant l'instauration de normes antisismiques plus strictes. "Dans la partie centrale de Mexico, qui correspond au lit de l'ancien lac, il est toujours compliqué de construire", explique un cadre de l'entreprise de BTP Hasta Capital, Rodrigo Suarez. "Ces vieux bâtiments peuvent tenir le choc d'un tremblement de terre, voire de deux ou trois, mais comme ils n'ont pas été construits aux normes actuelles, il y a toujours un risque lors de violents séismes". L'électricité a été rétablie pour 95% des cinq millions d'abonnés qui en avaient été privés, a déclaré le chef de l'Etat. Les installations de la compagnie pétrolière nationale Pemex n'ont pas subi de dégâts majeurs et elle fait état d'une activité normale. Des secouristes venus de l'étranger ont commencé à affluer et d'autres sont en chemin. Les Etats-Unis, Israël, l'Espagne, le Japon et plusieurs pays d'Amérique latine ont déjà envoyé des équipes de techniciens et de secouristes, a dit Pena Nieto. Une équipe panaméenne de 32 secouristes est arrivée mercredi à l'aéroport international de Mexico, prête à entrer aussitôt en action pour chercher des rescapés. Le président Pena Nieto a passé la journée de mercredi à inspecter plusieurs sites où les secouristes s'affairaient. "J'ai constaté une participation active et très engagée de la jeunesse mexicaine(...). J'ai vu une grande solidarité à l'oeuvre", a-t-il dit. Périodiquement, les secouristes réclament le "silence total" sur les lieux des recherches, pour mieux pouvoir entendre des appels à l'aide. De tels efforts ont permis de dégager plus de 50 survivants dans des bâtiments de plusieurs régions, comme l'a déclaré le président Pena Nieto dans une allocution au pays. (Eric Faye pour le service français, édité par Nicolas Delame)