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La ministre des Transports rencontrera jeudi les routiers

PARIS (Reuters) - La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé lundi qu'elle recevrait jeudi les syndicats des routiers et les représentants des organisations patronales du secteur afin de continuer le dialogue et d'éviter de nouveaux blocages. Les routiers CGT et Force ouvrière ont annoncé en fin d'après-midi la reconduction du mouvement d'action nationale lancé lundi contre la réforme du Code du travail, bloquant l'accès à des dépôts de carburant. "Le blocage, ce n'est pas une méthode. La bonne méthode c'est le dialogue", a déclaré Elisabeth Borne sur BFM TV. Malgré les menaces de pénuries d'essence, la situation était "normale" à la mi-journée et "la quasi totalité des dépôts de carburants est libre d'accès", a indiqué le ministère. "En conséquence, l’approvisionnement des stations-services est assuré normalement", poursuit le ministère dans un communiqué. Dans l'après-midi de lundi, 3% des 11.000 stations-services de France étaient vides, a indiqué l'Union française des industries pétrolières (Ufip) qui a précisé que dix dépôts étaient encore bloqués. De son côté, Total a annoncé que seulement 2% de ses 2.200 stations-services étaient à sec. Pour le moment, le mouvement n'a eu pas d'impact sur la production dans les raffineries, a poursuivi la compagnie. La semaine dernière, la CGT et FO avaient appelé à une grève reconductible après une rencontre avec le cabinet d'Elisabeth Borne et celui de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dont ils étaient sortis "très déçus". Ils dénoncent la réforme du Code du Travail qui, selon eux, vient amoindrir les droits des salariés et touche particulièrement le secteur des transports. Le secteur est caractérisé par un grand nombre de petites entreprises. "Les routiers n'ont pas de raison de s'inquiéter des ordonnances travail", a insisté la ministre lundi. LES SYNDICATS RESTENT "DÉTERMINÉS" Elle a aussi mis en garde contre des "inexactitudes" et des "contre-vérités", notamment sur les primes d'ancienneté qui restent gérés par la branche. Du côté des syndicats, l'annonce de cette nouvelle réunion a été fraîchement reçue. "On est toujours prêts à discuter, après, ça dépend du contenu", a dit à Reuters Patrice Clos, Secrétaire général FO Transports, indiquant qu'il avait appris à la télévision la tenue de cette réunion. "Tant qu'il n'y a rien de concret, on maintiendra le mouvement", a-t-il ajouté. Même son de cloche du côté de la CGT. "(La ministre) essaie d'éteindre des feux en allumant des contre-feux parce que réellement notre fiche de paie sera impactée par les ordonnances. Et donc nous sommes toujours aussi déterminés sur le retrait de ces ordonnances", a dit Sandy Penne, du bureau fédéral de la CGT Transports, sur BFM TV. Dans l'après-midi, plusieurs barrages tenaient toujours, notamment dans le Nord et près de Bordeaux, a indiqué FO. "On recommencera demain dans les mêmes proportions", a poursuivi Patrice Clos. Dans les Bouches-du-Rhône, le barrage filtrant établi depuis 4 heures du matin devant la raffinerie Total de La Mède a été levé dans l'après-midi, a-t-on appris des syndicats. A la mi-journée, le dépôt de carburant de Bassens (Gironde), près de Bordeaux, où des barrages filtrants constitués de palettes, de pneus, de barrières avait été installés pendant la nuit, était débloqué, sous la pression des CRS. Une soixantaine de manifestants s'est redéployée devant un plus petit dépôt à Ambès, selon Pascal Favre, secrétaire général FO Transports 33. A La Rochelle (Charente-Maritime), une trentaine de chauffeurs-routiers CGT et FO bloquaient toujours à la mi-journée les accès au dépôt pétrolier du port de La Pallice. Les camions qui s'y étaient entassés durant la nuit sont repartis dans la matinée sans pouvoir s'approvisionner en essence. (Cyril Camu, avec Claude Canellas à Bordeaux, Jean-François Rosnoblet à Marseille, et Felix Bate, édité par Yves Clarisse)