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Les Roumains rendent un dernier hommage au roi Michel

Des milliers de Roumains ont assisté samedi dans les rues de Bucarest au passage du cortège funèbre de l'ancien roi Michel, l'un des tout derniers chefs d'Etat de l'époque de la Seconde Guerre mondiale qui était encore de ce monde. /Photo prise le 16 décembre 2017/REUTERS/Stoyan Nenov

BUCAREST (Reuters) - Des milliers de Roumains ont assisté samedi dans les rues de Bucarest au passage du cortège funèbre de l'ancien roi Michel, l'un des tout derniers chefs d'Etat de l'époque de la Seconde Guerre mondiale qui était encore de ce monde.

Né en 1921, Michel a dirigé la Roumanie à deux reprises, a modifié les alliances de son pays qui est passé du camp de l'Axe à celui des Alliés, puis il a été contraint de partir en exil en 1947 après l'arrivée des communistes au pouvoir.

Michel, qui s'est éteint le 5 décembre en Suisse, à l'âge de 96 ans, s'était retiré de toute vie publique l'an dernier en raison de graves ennuis de santé.

Plusieurs têtes couronnées d'Europe ont assisté samedi aux funérailles du roi Michel, parmi lesquelles l'ancien roi Juan Carlos d'Espagne, le prince Charles, le roi Carl Gustaf de Suède et son épouse, la reine Silvia.

Même si la question de la restauration de la monarchie n'est pas d'actualité en Roumanie, le roi Michel jouissait d'un grand respect dans la population, l'image de l'ancien souverain contrastant avec une classe politique tenue responsable de la pauvreté et de la corruption endémique.

Descendant de la dynastie allemande des Hohenzollern, cousin de la reine Elizabeth, Michel prit part en 1944 au coup de force qui fit tomber le dirigeant fasciste roumain Ion Antonescu.

Après ce putsch, la Roumanie avait coupé les ponts avec l'Allemagne nazie et s'était rangée dans le camp des Alliés. Selon les historiens, l'intervention de Michel a sans doute permis d'écourter la guerre et de sauver des milliers de vies.

Après l'effondrement du communisme fin 1989, certains hommes politiques, redoutant son influence, l'avaient empêché de rentrer de l'étranger (Suisse, Royaume-Uni et Etats-Unis) où il avait passé des décennies en exil. Il a finalement pu retourner en Roumanie en 1992 et a recouvré la citoyenneté roumaine en 1997.

(Luiza Ilie; Eric Faye pour le service français)