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Les Rohingyas reviendront-ils en Birmanie ?

D'un pays à l'autre, d'un camp à l'autre... L'avenir de 655 000 Rohingyas exilés ici dans ces campements saturés, et insalubres du Bangladesh a été en partie décidé hier dans la capitale birmane. Les autorités des deux pays se sont donnés deux ans pour les rapatrier. Elles se sont mises d'accord sur le document que devront remplir les réfugiés qui vont pouvoir commencer à s'enregistrer. L'accord de rapatriement, conclu en novembre, annonçait le début des retours pour fin janvier, mais il n'en sera rien. Le Bangladesh a aussi annoncé que cinq camps de transit pour les Rohingyas allaient être bâtis, ainsi que deux camps d’accueil en Birmanie, pour une durée censée être temporaire. ONG et diplomates se demandent toutefois si les Rohingyas, traumatisés, accepteront de rentrer. Leurs villages ont souvent été brûlés et leurs champs confisqués. Nombreux sont ceux qui estiment que l'Etat Rakhine n'offre pas de garantie de sécurité. Mi-décembre, l'ONG Médecins sans frontières publiait le chiffre de 6 700 morts entre le 25 août et le 25 septembre. Selon des médias britanniques, l'ONU qui a dénoncé la campagne militaire de la Birmanie, l'a qualifiée d'épuration ethnique, avait demandé à assister à ces discussions et n'a jamais eu de réponse. Et puis, l'UNICEF a donné l'alerte, s'inquiétant de la situation humanitaire des Rohingyas, ce mardi 16 janvier, à l'approche de la mousson et des cyclones.