Les Rohingyas de Birmanie victimes d'"apartheid", selon Amnesty International

Plus de 600 000 Rohingyas ont fui la Birmanie pour le Bangladesh depuis fin août. Ils ont tout laissé derrière eux pour échapper à une violente campagne de nettoyage ethnique menée par l’armée birmane dans l’état de Rakhine, une région de l’ouest de la Birmanie où ces Rohingyas vivent dans des conditions qui s’apparentent à l’“apartheid” selon Amnesty International. “Les atteintes à la liberté se sont accentuées ces cinq dernières années. L‘État de Rakhine est devenu une prison à ciel ouvert pour les minorités musulmanes en général, et plus particulièrement pour les Rohingyas. Ils vivent dans l’humiliation permanente qui ne laisse place à aucun espoir”, a dit Anna Neistat; directrice des recherches à Amnesty International. Les Rohingyas sont isolés du monde extérieur et doivent lutter pour accéder aux soins de santé et à l‘éducation. Ils sont en extrême souffrance. “Cette crise ne pourra pas être réglée du jour au lendemain a reconnu la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi assurant néanmoins que “des progrès constants” seraient faits pour résoudre ce conflit. Les Rohingyas sont la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire. Ils survivent dans un pays très majoritairement bouddhiste où l’armée reste très puissante malgré l’autodissolution de la junte il y a six ans.