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Les gaz à effet de serre devraient crever le plafond de la COP21

Les émissions de gaz à effet de serre en 2030 seront supérieures d'environ 30% au niveau requis pour limiter le réchauffement climatique, prévient l'Onu dans un rapport publié mardi. /Photo d'archives/REUTERS/Michael Dalder

GENEVE (Reuters) - Les émissions de gaz à effet de serre en 2030 seront supérieures d'environ 30% au niveau requis pour limiter le réchauffement climatique, prévient l'Onu dans un rapport publié mardi.

"A défaut d'une ambition revue à la hausse, l'augmentation probable des températures moyennes (ndlr, par rapport aux niveaux pré-industriels) sera comprise entre 3°C et 3,2°C d'ici la fin du siècle", poursuit l'agence Onu-Environnement dans son audit annuel.

Dans le détail, les émissions annuelles de gaz à effet de serre seraient comprises en 2030 entre 53 et 55,5 milliards de tonnes d'équivalent CO2, très au-dessus du seuil de 42 milliards considérés comme le plafond à respecter pour tenir l'engagement de la COP21 de contenir le réchauffement sous les 2°C d'ici la fin du siècle.

Un projet plus ambitieux, prévoyant de limiter le réchauffement à 1,5°C, permettrait de réduire les émissions de cinq millions de tonnes de gaz à effet de serre.

L'accord de Paris a toutefois été remis en question par le président américain Donald Trump, qui a menacé de quitter le protocole d'ici 2020 s'il n'obtient pas des conditions plus favorables pour Washington.

Le chef de l'Onu-Environnement reste toutefois optimiste car Donald Trump ne pourra, selon lui, pas arrêter l'élan de la lutte contre le changement climatique, dans la mesure où il se trouve désormais entre les mains des acteurs du secteur privé.

"De toute évidence, les Etats-Unis vont poursuivre leurs engagements, pas grâce à la Maison Blanche, mais grâce au secteur privé", estime Erik Solheim. "Le train est sur de bons rails, mais nous devons le faire accélérer".

La prochaine étape se déroulera le mois prochain lors d'une conférence de l'Onu sur les changements climatiques à Bonn, où les ministres de l'Environnement des Etats membres discuteront des prochaines étapes de l'accord de Paris.

Selon Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International, les phénomènes météorologiques comme les ouragans, les inondations ou les sécheresses devraient s'aggraver si les ministres ne s'engagent pas à réduire l'extraction d'énergies fossiles.

"Les dirigeants doivent s'élever à Bonn et utiliser l'accord (de Paris) pour prendre des mesures fortes et demander des comptes aux autres s'ils ne respectent pas leurs engagements. Nous pouvons limiter (le réchauffement) à 1,5°C si nous coopérons", soutient-elle.

(Tom Miles; Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)