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Les rebelles syriens promettent de "libérer" Manbij de l'EI

Rebelles des Forces démocratiques syriennes près de Manjib, ville du nord de la Syrie dont ils prometttent de chasser l'orgzanisatoin Etat islamique. /Photo prise le 31 mai 2016/REUTERS/Rodi Said

par Rodi Said SUR LES RIVES DE L'EUPHRATE, Syrie (Reuters) - Les milices rebelles syriennes soutenues par les Etats-Unis ont annoncé jeudi leur intention de chasser l'Etat islamique (EI) de la ville de Manbij et ses environs, dans le nord de la Syrie, en exhortant les civils à coopérer avec elles et à éviter les positions djihadistes. "Nous confirmons que cette campagne se poursuivra jusqu'à la libération de chaque pouce de territoire de Manbij et de ses environs", dit un communiqué rédigé au nom des Forces démocratiques syriennes et d'un "conseil militaire de Manbij". Le texte a été lu sur les rives de l'Euphrate par un commandant rebelle, Adnan Abu Amjad, l'un des chefs du conseil militaire de Manbij. Il a ajouté que la ville serait placée sous le contrôle d'un conseil civil une fois libérée. Cette offensive sur Manbij avait été annoncée la veille par des responsables américains. "Nous exhortons notre peuple dans la ville de Manbij à rester éloigné de tous les centres et des positions où sont présents les terroristes de Daech parce qu'ils seront la cible de nos forces. Nous appelons (les habitants) à prendre des mesures pour assurer leur sécurité", dit le communiqué rebelle. "Nous appelons aussi notre peuple de Manbij à offrir son aide à nos forces", ajoute le texte. Le commandant Amjaaad a déclaré que tous les groupes ethniques de la région, Arabes, Kurdes, Turkmènes, Adyguéens, étaient représentés au sein du conseil militaire de Manbij. SEMAINES DE PRÉPARATIFS L'opération sur la poche de Manbij, qui a commencé mardi après plusieurs semaines de préparatifs discrets, vise à couper l'accès de l'EI au territoire syrien le long de la frontière turque, que les djihadistes utilisent comme base pour assurer la circulation des combattants étrangers venant d'Europe ou y repartant. Daech contrôle une bande frontalière de 80 km de long qui s'étend à l'ouest de Djarablous, elle-même située au nord de Manbij. Une source kurde interrogée par Reuters à Beyrouth a prédit mercredi que Manbij tomberait en quelques jours, en précisant que les défenses des djihadistes sur la rive occidentale de l'Euphrate s'étaient effondrées dès le début de la campagne. De source militaire turque, on explique qu'Ankara a été informé de l'opération par Washington et que la Turquie ne peut s'y joindre en raison de la participation des milices kurdes et parce que la poche de Manbij est au-delà de portée de l'artillerie stationnées en Turquie. L'armée turque a bombardé mercredi deux positions de l'EI près d'Azaz, à l'ouest de l'opération contre Manbij, et au sud de la ville-frontière turque de Kilis, qui a été visée à plusieurs reprises par des roquettes tirées par les djihadistes, rapportent d'autres sources militaires turques, selon lesquelles cinq membres de l'EI ont été tués. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)