Publicité

Les rebelles du M23 annoncent un cessez-le-feu en RDC

Des soldats de l'armée congolaise avancent contre les rebelles du M23 près de Goma, à l'est du pays. Ces derniers ont cédé une grande partie de leurs positions dans cette zone et ont déclaré un cessez-le-feu afin, selon eux, de faire progresser les pourparlers de paix. /Photo prise le 31 octobre 2013/REUTERS/Kenny Katombe

par Kenny Katombe KINSHASA (Reuters) - Les rebelles du M23, qui ont cédé la majeure partie de leurs positions dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) sous la pression des forces gouvernementales, ont déclaré dimanche un cessez-le-feu afin, selon eux, de faire progresser les pourparlers de paix. "Nous demandons au facilitateur des entretiens de paix de Kampala de mettre immédiatement en place un mécanisme pour surveiller le cessez-le-feu", déclarent les rebelles dans un communiqué. Un journaliste de Reuters se trouvant près de la ligne de front à Runyoni, dans le Nord-Kivu, a rapporté que les deux camps continuaient d'échanger des tirs d'artillerie dimanche après-midi. "Il existe toujours un délai dans ce genre de situation entre l'ordre donné et la réalité sur le terrain. De toutes façons, l'armée continuera à poursuivre la démobilisation et le désarmement des rebelles", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé. L'armée congolaise (FARDC), qui n'a pas immédiatement réagi à l'annonce du M23, a affirmé jeudi que ses unités allaient pourchasser les combattants du M23 jusque dans leurs bases situées dans les forêts et les montagnes du Nord-Kivu limitrophe du Rwanda et de l'Ouganda. Des experts des Nations unies accusent le Rwanda, qui le nie farouchement, de soutenir militairement le M23, constitué au départ d'anciens militaires congolais mutinés. PLUS DE REBELLES À BUNAGANA Les rebelles ont évacué cette semaine Bunagana, leur dernier bastion dans la région, et ont commencé à se retirer des zones proches des deux pays voisins, qu'ils contrôlaient depuis le début de l'insurrection, il y a 20 mois. L'Ouganda, qui fait office de médiateur, a appelé vendredi les deux camps à cesser les hostilités. L'intensité des combats a nettement baissé mais l'armée gouvernementale a fait savoir qu'elle avait bombardé samedi des positions rebelles pour les inciter à se rendre. Les autorités de Kinshasa ont envoyé une délégation aux pourparlers de Kampala, mais l'armée voudrait d'abord en finir avec la rébellion. A leur apogée en novembre 2012, les insurgés ont occupé Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, profitant de la fuite de la garnison gouvernementale et de la passivité des casques bleus de la Monusco. La chute de Goma a amené la Mission des Nations unies en RDC, la plus importante au monde en terme d'effectifs, à renforcer son mandat et à former une brigade rapide d'intervention composée de soldats sud-africains, malawites et tanzaniens. De son côté, l'état-major des FARDC a été remanié et l'armée est passée à l'offensive contre le M23, faisant changer le cours de la guerre. Pascal Liétout pour le service français