Les résultats et les craintes sur l'économie pèsent sur l'Europe

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse, pénalisées par des résultats mitigés en Europe et aux Etats-Unis et par des inquiétudes persistantes sur les perspectives de croissance mondiales, à la veille du très attendu PIB américain.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,33% à 5.557,67 points. Le Footsie britannique a cédé 0,5% et le Dax allemand 0,25%.

L'indice EuroStoxx 50 lâche 0,31%, le FTSEurofirst 300 0,19% et le Stoxx 600 0,21%.

L'aversion au risque est très présente avec un regain de crainte pour l'économie mondiale à la suite de la contraction inattendue de l'économie sud-coréenne au premier trimestre, au lendemain d'une dégradation du climat des affaires en Allemagne et des déclarations réservées du Premier ministre chinois sur la situation de la deuxième puissance économique mondiale.

C'est pourquoi les investisseurs suivront attentivement vendredi la première estimation de la croissance américaine sur les trois premiers mois de l'année.

La séance est restée animée par une pluie de résultats d'entreprises, en Europe et aux Etats-Unis, et les dernières publications américaines ont inversé la tendance des prévisions des analystes.

Les données Refinitiv montrent jeudi que l'estimation de variation des bénéfices du premier trimestre des entreprises du S&P-500 a été revue à la hausse; l'équilibre est attendu contre une contraction de 1,1% jusqu'à présent. Cette amélioration est en grande partie due aux annonces bien reçues de Facebook et de Microsoft.

VALEURS

Carrefour a fini la séance en tête du CAC parisien (+3,55%) après la publication de son chiffre d'affaires trimestriel, qui montre une évolution jugée rassurante de ses ventes en France.

A l'inverse, PSA a perdu en revanche 3,05%, le constructeur automobile étant pénalisé par ses activités hors d'Europe qui ont contribué à faire baisser son chiffre d'affaires trimestriel.

Ailleurs en Europe, Bayer a gagné 1,4%, plus forte hausse du Dax, ayant publié un bénéfice d'exploitation trimestriel en hausse de 45% grâce à l'acquisition du fabricant américain de semences Monsanto.

A la Bourse de Londres, Sainsbury's a lâché 4,68% en raison du veto du régulateur britannique à son OPA sur l'enseigne Asda, filiale de l'américain Walmart.

Nokia a chuté de 9%, conséquence d'une perte inattendue au premier trimestre. Il a entrainé dans son sillage le secteur technologique (-0,69%), en dépit des résultats bien accueillis du néerlandais ASM (+9,67%).

A WALL STREET

Au moment de la clôture des Bourses européennes, les trois principaux indices de Wall Street évoluaient en ordre dispersé, le Nasdaq et le S&P-500 évoluant timidement en hausse et le Dow Jones plus franchement dans le rouge. Le Nasdaq a atteint un plus haut historique à 8.151,845 points dans les premiers échanges, soutenu par les gains de Microsoft (+3,86%) et Facebook (+6,74%).

A l'inverse, la chute de 10,46% de 3M pénalisait le Dow Jones (-0,37%). Le conglomérat a abaissé sa prévision de bénéfice annuel, raté le consensus au premier trimestre et annoncé un plan de restructuration qui devrait aboutir à la suppression d'environ 2.000 postes dans le monde.

LES INDICATEURS DU JOUR

A l'agenda macro-économique américain, les investisseurs ont pris connaissance d'une hausse sans précédent depuis 19 mois du nombre des inscriptions hebdomadaires au chômage et de la plus forte hausse en huit mois des commandes de biens d'équipement en mars.

CHANGES

L'indice dollar est en très légère baisse (-0,06%) face à un panier de devises de référence, bien que l'euro recule de 0,13% à 1,1136 dollar, conséquence dans ce dernier cas des bons indicateurs américains du jour.

Le dollar est tombé à un creux de deux semaines face au yen, alors même que la Banque du Japon (BoJ) a déclaré pour la première fois qu'elle maintiendrait des taux d'intérêts "extrêmement bas" pendant au moins un an supplémentaire, s'efforçant ainsi de lever les incertitudes sur sa détermination à conserver une attitude ultra-accommodante.

Une autre banque centrale a également fait réagir les cambistes: il s'agit de la Riksbank qui a décidé de repousser son prochain relèvement de taux à cause du ralentissement de l'inflation. Cette décision a fait tomber la couronne suédoise à son plus bas niveau depuis 17 ans face au dollar et depuis fin août face à l'euro.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du dix ans américain évolue autour de 2,53%, soit un gain minime de 0,7 point de base, après avoir touché en séance un plus bas de deux semaines sous 2,52%..

Le rendement du Bund allemand a fini pratiquement stable à -0,01% après avoir touché aussi un creux de deux semaines, toujours pénalisé par le décevant indice Ifo qui exacerbe les inquiétudes sur les perspectives économiques en zone euro.

En Italie, les rendements ont nettement progressé à la veille de la revue de la note souveraine du pays par l'agence de notation Standard & Poor's. Le BTP à 10 ans a atteint un plus haut de sept semaines, à 2,704%, avant de revenir à 2,69%, ce qui représente un minime recul de 0,2 point de base.

PÉTROLE

Le Brent revient sous les 75 dollars le baril - à 74,88 dollars (+0,42%) - après avoir atteint 75,60 pour la première fois depuis le début de l'année, l'arrêt d'une partie des exportations de brut russe vers l'Europe venant s'ajouter à l'annonce du durcissement des sanctions américaines contre l'Iran.

Au même moment, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cédait 0,2% à 65,77 dollars, contre un plus haut de séance à 66,28 dollars, lésé par la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis annoncée mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

A SUIVRE vendredi :

Statistique majeure attendue vendredi: la première estimation du PIB américain pour le premier trimestre, à 12h30 GMT.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)