Les résultats dopent l'appétit pour le risque

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principaux indices boursiers européens ont fini en hausse mardi, soutenus par les publications de résultats solides, alors que l'appétit pour le risque favorisait la remontée des rendements obligataires et que l'attente de décisions clés pour les politiques monétaires aux Etats-Unis et en zone euro incitait le marché des changes à la prudence.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,15% (7,99 points) à 5.394,80 points, butant une nouvelle fois sur le seuil des 5.400, au-dessus duquel il n'a plus clôturé depuis la mi-mai.

Le Footsie britannique a gagné 0,03% et le Dax allemand 0,08%. L'EuroStoxx 50 a pris 0,05% mais le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,23% et le Stoxx 600 de 0,36%.

La meilleure performance du jour revient à Milan avec une progression de 1,12%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sur une tendance globalement positive: le Dow Jones prenait 0,85% après un nouveau record et le Nasdaq longtemps hésitant, progressait de 0,28%.

Le marché américain est notamment tiré par les valeurs industrielles après les résultats supérieurs aux attentes et le relèvement des prévisions de Caterpillar (+4,57%) et surtout de 3M (+7,24%).

En Europe, parmi les hausses les plus spectaculaires du jour, le fabricant autrichien de semi-conducteurs AMS a bondi de 21,8%, les prévisions solides de ce fournisseur d'Apple occultant un chiffre d'affaires un peu décevant au troisième. Dans son sillage, Dialog Semiconductor a pris 2,93% et STMicroelectronics 1,25%.

Le spécialiste italien du parapétrolier Saipem s'est quant à lui adjugé 10,82% après avoir confirmé ses prévisions 2017 en s'appuyant sur un bon carnet de commandes au troisième trimestre.

Fiat Chrysler (+5,08%), en annonçant un bénéfice et une baisse de sa dette supérieurs aux attentes, a permis au compartiment automobile européen d'afficher la meilleure performance sectorielle du jour (+1,13%).

A Paris, Essilor (+3,96%), en tête du CAC 40, a bénéficié de ventes conformes aux attentes du marché sur juillet-septembre en dépit de l'impact sur ses ventes des ouragans aux Etats-Unis et du tremblement de terre au Mexique.

L'italien Luxottica, avec lequel Essilor espère toujours fusionner, a pris 4,87%.

LES RENDEMENTS DES EMPRUNTS D'ETAT EN HAUSSE

Dans le secteur bancaire, Commerzbank a gagné 6,04%. Selon une source proche du dossier, la banque allemande a mandaté Goldman Sachs pour renforcer ses défenses face à de possibles tentatives de

rachat hostiles.

A la baisse, le spécialiste néerlandais de l'intérim et du recrutement Randstad a chuté de 5,16% après des résultats sans surprise, sinon une charge exceptionnelle liée à l'intégration de l'américain Monster.

Lanterne rouge du CAC, Publicis a abandonné 3,05%, victime de l'abaissement de la prévision de croissance organique de son rival américain Interpublic (-5,19%).

Sur le marché des changes, le dollar est pratiquement inchangé par rapport à un panier de référence composé de six grandes devises, la prudence décourageant les prises de positions à l'approche de la décision de Donald Trump sur la présidence de la Réserve fédérale et dans l'attente de précisions sur l'examen du projet de réforme fiscale par le Congrès américain.

L'euro, autour de 1,1760 dollar, est lui aussi quasi stable à moins de 48 heures des décisions de la Banque centrale européenne (BCE).

Le marché des emprunts d'Etat, lui, est plus animé et la tendance est clairement à la remontée des rendements face au regain d'appétit pour le risque: côté américain, le rendement à dix ans a atteint son plus haut niveau depuis cinq mois et demi à plus de 2,40% et dans la zone euro, son équivalent allemand est proche de 0,475%.

Les premiers résultats des enquête mensuelles IHS Markit auprès des directeurs d' achats et l'enquête trimestrielle de la BCE sur le crédit dans la zone euro confirment les tendances à l'amélioration de la conjoncture et à la remontée des prix, ce qui laisse le champ libre à la BCE pour réduire le rythme de ses achats d'actifs jeudi, l'hypothèse privilégiée par le marché.

Le pétrole, lui, évolue en dents de scie, tiraillé entre la reprise progressive des livraisons du brut du Kurdistan irakien et les déclarations du ministre saoudien de l'Energie sur la volonté du royaume d'éviter une remontée des stocks mondiaux de brut, ce qui pourrait passer par une prolongation de l'accord d'encadrement de la production.

Le Brent se traite autour de 57,20 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 51,85 dollars.

(Edité par Wilfrid Exbrayat)