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Les proches des victimes du vol MH17 veulent une enquête de l'Onu

Enquêteurs sur le site du crash du Boeing de la Malaysia Airlines, dans l'est de l'Ukraine, qui a fait 298 victimes en juillet dernier. Les familles des victimes souhaitent qu'une enquête internationale soit ouverte sous l'autorité d'un émissaire de l'Onu. /Photo prise le 20 novembre 2014/REUTERS/Antonio Bronic

AMSTERDAM (Reuters) - Les familles des victimes du crash du Boeing de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine au mois de juillet souhaitent qu'une enquête internationale soit ouverte sous l'autorité d'un émissaire de l'Onu. Dans un courrier adressé au Premier ministre néerlandais Mark Rutte dont Reuters a consulté une copie, les familles estiment que le Bureau d'enquête et d'analyses mandaté par les Pays-Bas n'est pas parvenu à instruire un dossier. Elles demandent que les éléments de procédure déjà recueillis soient transmis aux Nations unies. Le vol MH17 de la Malaysia Airlines, qui assurait la liaison entre Amsterdam et Kuala Lumpur, s'est écrasé le 17 juillet dans l'est de l'Ukraine tuant les 298 passagers et membres d'équipage dont les deux tiers étaient néerlandais. Les experts estiment que l'hypothèse la plus probable est que l'avion a été abattu par un missile sol-air qui aurait été tiré à partir des territoires tenus par les séparatistes ukrainiens pro-russes. Les autorités néerlandaises ont lancé la plus grande enquête criminelle de leur histoire après le crash. Cette semaine, des camions ont acheminé certains débris collectés dans l'est de l'Ukraine mais la majeure partie de l'épave demeure sur place. Les enquêteurs néerlandais, qui mènent des investigations impliquant 11 pays, ne sont pas parvenus à établir les conditions dans lesquelles l'avion s'est écrasé, ni à identifier d'éventuels suspects. Les Pays-Bas "ont complètement bousillé" l'enquête sur la collecte des pièces à conviction ainsi que le cadre légal de la procédure, ajoute la lettre adressée au Premier ministre au nom de 20 proches de victimes originaires de Belgique, d'Allemagne, des Pays-Bas et des Etats-Unis. Les enquêteurs n'ont pas pu accéder au site du crash qui se trouve dans une zone de guerre où s'affrontent l'armée ukrainienne et les rebelles soutenus par la Russie, poursuit le courrier. "Personne ne sait qui fait quoi", a dit Bob van der Goen, porte-parole du cabinet d'avocats qui a rédigé la missive. "Il n'y a pas de coordination, pas d'autorité quelconque de la part" des Pays-Bas, a-t-il ajouté. "Nous avons fait tout ce que nous pouvions", a commenté le chef du gouvernement Mark Rutte. "Compte tenu de la situation sécuritaire et de la météo, il n'y a rien que nous puissions faire de plus pour le moment", a-t-il déploré. (Anthony Deutsch; Pierre Sérisier pour le service français)