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Les pro-Sissi raflent tous les sièges au scrutin de liste

LE CAIRE (Reuters) - "Pour l'amour de l'Egypte", coalition d'une dizaine de partis politiques favorables au président Abdel Fattah al Sissi, a remporté sans surprise les soixante sièges attribués au scrutin de liste lors de la seconde phase des élections législatives. Ceux-ci s'ajoutent aux soixante autres sièges qu'elle avait raflés lors du premier tour à la mi-octobre. Le scrutin s'est déroulé dimanche et lundi au Caire et dans douze autres provinces du pays. Le taux de participation s'est élevé à 29%, a déclaré mercredi la commission électorale égyptienne en annonçant les résultats officiels. Sur les 222 sièges en lice au scrutin majoritaire uninominal lors de cette seconde phase, seuls neuf sont en ballottage et feront l'objet d'un nouveau tour de scrutin les 1er et 2 décembre. Selon les termes de la Constitution adoptée avant l'élection de Sissi à la présidence en 2014, le futur Parlement sera composé de 568 élus - 448 au scrutin uninominal et 120 au scrutin de liste. En outre, 28 autres députés seront nommés par le président Sissi à l'issue du scrutin, ce qui portera à 596 le nombre total de députés. Les résultats provisoires du scrutin sont attendus le 3 décembre et la liste définitive des parlementaires devrait être communiquée le 20 décembre. L'Egypte se trouve sans Parlement depuis juin 2012, date à laquelle la justice a prononcé la dissolution de l'assemblée démocratiquement élue après le renversement du président Hosni Moubarak en 2011, et dominée par les Frères musulmans. Alors chef de l'état-major, Abdel Fattah al Sissi a évincé l'année suivante le président Mohamed Morsi, issu de la confrérie et lui aussi démocratiquement élu. L'organisation, qui est le plus ancien mouvement islamiste du pays, a depuis été interdite, étant considérée comme une formation terroriste. Des formations socialistes et libérales qui auraient pu attirer les voix des opposants ont finalement décidé de ne pas se présenter, ce qui a laissé le champ libre aux partisans du chef de l'Etat, à des personnalités de l'ancien régime, à des notables de province et à des hommes d'affaires. (Ali Abdelaty; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)