Les partisans d'Haftar soupçonnés après un attentat à Tripoli

Le lieu de l'explosion à côté de l'ambassade italienne à Tripoli en Libye. Une unité antiterroriste d'élite du gouvernement de Tripoli soupçonne ses rivaux de l'est de la Libye d'être responsables de l'attentat à la voiture piégée qui a visé samedi l'ambassade d'Italie. /Photo prise le 21 janvier 2017/REUTERS

TRIPOLI (Reuters) - Une unité antiterroriste d'élite du gouvernement de Tripoli soupçonne ses rivaux de l'est de la Libye d'être responsables de l'attentat à la voiture piégée qui a visé samedi l'ambassade d'Italie. L'explosion qui s'est produite à 350 m de l'ambassade a tué les deux passagers du véhicule. Dans un communiqué, les Forces Rada, rattachées au ministère de l'Intérieur du gouvernement d'entente national (GNA) mis en place à Tripoli avec le soutien de l'Onu, précisent que les deux hommes avaient auparavant été empêchés de garer leur voiture près de l'ambassade. Le GNA peine à imposer son autorité face à la myriade de milices actives à Tripoli et voit son pouvoir contesté par l'Armée nationale libyenne (ANL) de l'ancien général Khalifa Haftar, basée dans l'est du pays. L'ANL, qui bénéficie du soutien militaire de l'Egypte et s'est récemment rapprochée de la Russie, a repris la majeure partie de Benghazi à des milices islamistes au cours de l'année écoulée et s'est récemment emparée des terminaux pétroliers du centre du pays. Elle affirme que son "Opération dignité" vise à terme à "libérer" la capitale de ses actuels dirigeants. "D'après l'enquête, les auteurs de l'attentat sont liés à la dénommée Opération dignité, mais nous ne savons pas encore s'ils ont agi de leur propre initiative ou sur ordre d'Opération dignité", disent les Forces Rada dans leur communiqué. "Cet acte terroriste est le résultat d'un conflit politique entre l'ouest et l'est (de la Libye) et visait à démontrer que la capitale n'est pas sûre", ajoute la principale force de sécurité de Tripoli. Les partisans de Khalifa Haftar, un ancien général de Mouammar Kadhafi passé à la rébellion en 2011, n'ont pas réagi pour le moment à ces accusations. (Ahmed Elumami; Tangi Salaün pour le service français)