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Les Palestiniens adhèrent à plusieurs traités internationaux

RAMALLAH Cisjordanie (Reuters) - L'Autorité palestinienne a décidé d'adhérer à plus d'une dizaine de conventions internationales, dont les conventions de Genève, une décision destinée à faire pression sur Israël qui a pris de court les Etats-Unis au moment où ceux-ci tentent d'empêcher un nouvel effondrement du processus de paix. Le secrétaire d'Etat John Kerry a annulé son déplacement prévu mercredi à Ramallah, où il devait s'entretenir avec le président palestinien Mahmoud Abbas après que ce dernier a annoncé mardi à des responsables de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) sa décision de signer les conventions. "Nous appelons les deux parties à faire preuve de retenue pendant que nous discutons avec eux", a dit John Kerry à des journalistes mardi soir à Bruxelles, où il venait de participer à la réunion de l'Otan. Mercredi après-midi, un haut responsable du département d'Etat a estimé qu'Israéliens et Palestiniens avaient adopté des "mesures qui n'aident en rien" les négociations. "Les deux parties ont pris des mesures qui n'aident en rien les négociations au cours des dernières 24 heures. Mais ni l'une ni l'autre n'a laissé entendre qu'elle voulait la fin des négociations", a dit ce responsable, qui s'est exprimé à Bruxelles, sous le couvert de l'anonymat. Les Palestiniens ont expliqué que le refus d'Israël de libérer un nouveau groupe de prisonniers, comme convenu au moment de la relance du processus de paix sous l'égide des Etats-Unis l'été dernier, les avait libérés de leur promesse de ne pas rechercher la confrontation avec Israël aux Nations unies ou dans d'autres instances internationales. Parmi les textes signés mardi par Mahmoud Abbas figurent les conventions de Genève, les traités internationaux fixant les règles de protection des personnes en cas de conflit armé et d'occupation. Les Palestiniens espèrent que leur adhésion à ces traités leur permettra de saisir plus facilement la Cour pénale internationale (CPI), notamment au sujet de la poursuite de l'occupation des terres palestiniennes saisies par Israël pendant la guerre de 1967. "Se tourner vers certaines agences de l'Onu ne signifie pas que nous interrompons totalement le processus de paix", a dit à Reuters le négociateur palestinien Mohamed Chtayyeh. "Mais il nous faut un partenaire sérieux. Pour nous c'est une question de dignité." (Noah Browning à Ramallah et Lesley Wroughton à Bruxelles; Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)