Les opposants à une autoroute marquent un point en Alsace

Le ministère des Transports, alerté par des opposants à la future autoroute de contournement de Strasbourg, a ordonné mercredi l’arrêt de travaux de déboisement préparatoires au chantier, a-t-on appris auprès du maire de la commune concernée. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

STRASBOURG (Reuters) - Le ministère des Transports, alerté par des opposants à la future autoroute de contournement de Strasbourg, a ordonné mercredi l’arrêt de travaux de déboisement préparatoires au chantier, a-t-on appris auprès du maire de la commune concernée. L’ordre de mettre fin à l’opération est intervenu dans la matinée alors que les bûcherons, escortés par les gendarmes, faisaient face à quelques dizaines d’opposant mobilisés pour défendre la forêt de Kolbsheim, une commune située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Strasbourg. "Ces arbres devaient être coupés dans le cadre de travaux préparatoires, ce que je trouve inadmissible et incohérent", a dit à Reuters le maire, Dany Karcher, un opposant au projet. L’élu souligne que Vinci, concessionnaire de l’ouvrage, "n’a pas encore l’autorisation pour mener les travaux" et que le CNPN (Conseil national de protection de la nature) vient de rendre un avis défavorable aux mesures environnementales prévues pour réduire l’impact de l’infrastructure. Le ministère des transports avait été alerté dans la matinée par la députée La république en marche de la circonscription, Martine Wommer. "Une réunion se tiendra demain matin (jeudi-NDLR) au ministère des Transports avec les députés et le concessionnaire, au sujet des travaux envisagés", a dit un porte-parole de la ministre chargée du dossier, Elisabeth Borne. Long de 24 kilomètres, le projet "Grand contournement ouest" (GCO) avait été abandonné en juin 2012, après l’élection de François Hollande à la présidence de la République, avant d’être relancé l’année suivante dans une configuration à deux fois deux voies contre trois dans la configuration précédente. Cet investissement de 500 millions d’euros, qui est contesté par les écologistes et par les populations des communes traversées, devrait être soumis à enquête publique vers la fin de l’année, ouvrant la voie à un début des travaux en 2018. Interpellé par les opposants, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique dont dépend celui des transports, ne s'est pas encore prononcé sur le projet. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)