Les négociations sur le nucléaire iranien reprennent à Vienne

Drapeau iranien à Vienne, en Autriche. Les négociations sur le nucléaire iranien, entre Téhéran et les pays du groupe du P5+1, ont été relancées ce mercredi à Vienne avec en ligne de mire la conclusion d'un accord définitif au plus tard le 30 juin. /Photo d'archives/REUTERS/Heinz-Peter Bader

par Shadia Nasralla VIENNE (Reuters) - Les négociations sur le nucléaire iranien, entre Téhéran et les pays du groupe du P5+1, ont été relancées ce mercredi à Vienne avec en ligne de mire la conclusion d'un accord définitif au plus tard le 30 juin. Après le cadre trouvé le 2 avril à Lausanne en Suisse, aux termes de huit jours de tractations marathon, différentes interprétations sont apparues quant aux grandes lignes de cet accord d'étape, ce qui laisse augurer de difficiles négociations pour parvenir à un accord final. La question et le rythme de levée des sanctions imposées à la république islamique en riposte à ses activités nucléaires constituent l'un des principaux obstacles à aplanir. "La levée des sanctions sera l'un des sujets principaux de cette session de négociations (...) Si l'autre partie fait preuve de bonne volonté politique, nous pourrons trouver un accord définitif", a déclaré mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, à la télévision publique iranienne. A son arrivée à Vienne, il a été plus clair encore: "Toutes les sanctions économiques devraient être levées le jour où l'accord sera mis en oeuvre", a-t-il dit, cité par l'agence de presse iranienne Tasnim. DISCUSSIONS SUR TROIS JOURS Téhéran assure qu'il n'acceptera un accord définitif sur son programme nucléaire que si les puissances du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) lèvent les sanctions internationales qui pèsent sur son économie. Pour les Etats-Unis, les sanctions ne devront disparaître que progressivement. Idem pour la France, où le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a noté quelques jours à peine après l'accord cadre arraché à Lausanne que plusieurs sujets sensibles n'avaient pas encore été réglés. "Par exemple, comment s'assurer que l'Iran ne se dotera pas d'un programme à dimension militaire ? A quel rythme lever les sanctions, et si l'accord n'est pas respecté, comment les rétablir ?", a-t-il énuméré. (voir) L'Iran et les puissances du P5+1 cherchent à en finir avec plus de douze ans de querelles diplomatiques sur le programme nucléaire de Téhéran. Les Occidentaux soupçonnent la République islamique de chercher en secret à se doter de l'arme atomique, ce que les Iraniens nient, disant vouloir seulement produire de l'électricité via des centrales atomiques civiles. Une réunion entre Abbas Araqchi et Helga Schmid, secrétaire générale adjointe du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), a débuté mercredi après-midi. Des discussions plénières avec les délégations des pays du P5+1, dont la sous-secrétaire américaine d'Etat Wendy Sherman, suivront dans la semaine. "Nous pensons qu'il est possible de parvenir à un accord équitable et juste d'ici la fin juin, voire avant", a souligné Araqchi. Les discussions de Vienne, a-t-il ajouté, devraient durer trois jours. (avec Parisa Hafezi à Ankara et Adrian Croft à Bruxelles; Eric Faye et Henri-Pierre André pour le service français)