Les nationalistes israéliens menacent de quitter le gouvernement

JERUSALEM (Reuters) - Les nationalistes du Foyer Juif, partenaires essentiels du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont menacé vendredi de quitter la coalition gouvernementale si Israël accepte de libérer des prisonniers arabes israéliens pour sauver le processus de paix avec les Palestiniens. Jeudi, Naftali Bennett, chef de Bayit Yehudi (Le Foyer juif) et ministre de l'Economie, avait déjà appelé Benjamin Netanyahu à annexer une partie des implantations juives de Cisjordanie en proclamant la "mort" du processus de paix. Son parti ultranationaliste totalise 12 députés sur les 68 qui soutiennent la coalition gouvernementale. S'il devait retirer son soutien au Premier ministre, ce dernier aurait les plus grandes difficultés à trouver une majorité stable parmi les 120 élus de la Knesset. Benjamin Netanyahu n'a pas réagi aux dernières déclarations de Naftali Bennett mais plusieurs responsables du Likoud les ont qualifiées de "menaces vides". Pour le chef du Foyer juif, les Palestiniens ne doivent pas avoir leur mot à dire sur la façon dont Israël traite ses propres citoyens. "L'accord en préparation, s'il inclut la libération de meurtriers ayant la citoyenneté israélienne, portera atteinte à la souveraineté d'Israël", a-t-il dit dans un communiqué. "Si cette proposition est retenue, le Foyer Juif quittera le gouvernement." Lors de la relance du processus de paix sous l'égide des Etats-Unis en juillet dernier, Israël avait accepté de libérer 104 détenus palestiniens en quatre étapes. Il n'a toutefois pas élargi le dernier groupe le mois dernier, provoquant un nouveau blocage des négociations. Les Palestiniens disent avoir reçu la garantie de Washington que l'accord inclurait des détenus arabes ayant la citoyenneté israélienne mais des responsables de l'Etat hébreu affirment ne jamais avoir pris un tel engagement. (Ari Rabinovitch; Tangi Salaün pour le service français)