Les négociations de paix sur la Syrie au point mort

GENEVE (Reuters) - Les négociateurs de l'opposition syrienne et les représentants du régime de Damas se sont retrouvés jeudi pour un troisième jour de négociations engagées depuis mardi au siège des Nations Unies à Genève, sans grande perspective d'accord de paix en Syrie, en guerre depuis six ans. L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a proposé jeudi la mise en place d'un "dispositif consultatif", qu'il dirigerait, afin d'éviter le risque de vacance du pouvoir en Syrie, avant la mise en place d'une nouvelle constitution. L'idée a été rejetée par le gouvernement syrien et a soulevé de nombreuses questions du côté de l'opposition. Une déclaration des Nations Unies a fait état d'"une première étape du processus de réunions d'experts sur les questions juridiques et constitutionnelles du rapport sur les pourparlers entre les Syriens." Interrogé sur l'avancée des trois jours de négociations, le porte-parole de l'opposition Yahya al Aridi a déclaré que "les attentes initiales n'étaient pas très grandes", et a reproché à la délégation dépêchée par Damas de tenter de faire diversion face à l'objectif principal des discussions - la transition politique. De son côté, Bachar al Djaafari, qui conduit la délégation de Damas, a déclaré que la Constitution était "un droit exclusif du peuple syrien, et nous n'acceptons aucune ingérence étrangère dans ce domaine". Sous la pression de leurs alliés respectifs, gouvernement syrien et opposition avaient été contraints de s'accorder sur des grands thèmes de négociation : une nouvelle constitution, une réforme de la gouvernance, de nouvelles élections et la lutte contre le terrorisme. Affichant une attitude a priori peu conciliante, Bachar al Assad expliquait la semaine passée à la chaîne biélorusse ONT que ces négociations "étaient simplement pour la presse" et que "rien d'important" ne pourrait en sortir. (Tom Miles; Hélène Dauschy pour le service français, édité par Eric Faye)