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Les miliciens kurdes vont se retirer de Manbij en Syrie

Au sud de Manbij. Les miliciens kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG) ont annoncé mercredi qu'ils allaient se retirer de la ville syrienne de Manbij et repasser sur la rive orientale de l'Euphrate. /Photo prise le 1er juin 2016/REUTERS/Rodi Said

ISTANBUL (Reuters) - Les miliciens kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG) ont annoncé mercredi qu'ils allaient se retirer de la ville syrienne de Manbij et repasser sur la rive orientale de l'Euphrate. Leur départ a été confirmé par le représentant spécial des Etats-Unis auprès de la coalition anti-EI, Brett McGurk, qui a parlé d'un "tournant". Il a ajouté que les YPG avaient formé des unités locales pour maintenir la sécurité de la ville de Manbij, reprise cet été aux djihadistes de l'Etat islamique par les rebelles des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance d'insurgés arabes et de combattants kurdes. Les YPG précisent dans un communiqué que les troupes retirées de Manbij seront redéployées pour participer à la campagne visant à reprendre Rakka, le fief de l'EI dans le nord-est de la Syrie. La Turquie exigeait que les YPG se replient à l'est de l'Euphrate. Pour Ankara, les miliciens kurdes de Syrie sont une force hostile étroitement liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les séparatistes kurdes de Turquie. Lors d'une conférence de presse avant son départ en visite officielle au Pakistan, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré quelques minutes avant l'annonce des YPG qu'il attendait des pays partenaires de la coalition anti-EI qu'ils mettent rapidement en oeuvre leur promesse de retrait des forces kurdes à l'est de l'Euphrate. Erdogan a par ailleurs fait le point sur l'avancée des rebelles soutenus par la Turquie dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée en août dans le nord de la Syrie. Ces forces, a-t-il dit, ne sont plus qu'à deux kilomètres de la ville d'Al Bab et devraient rapidement en reprendre le contrôle à l'EI. (Nick Tattersall avec Ellen Francis à Beyrouth; Henri-Pierre André pour le service français)