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Les "midterms" américaines freinent les Bourses européennes

par Juliette Rouillon

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi alors que Wall Street restait dans le vert en attendant les résultats des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, qui seront déterminants pour la suite de la présidence de Donald Trump.

Les Bourses européennes ont aussi été pénalisées par des résultats de sociétés jugés décevants et par des indices PMI d'activité dans la zone euro qui confirment que la croissance est tombée le mois dernier à son plus bas niveau depuis deux ans.

À Paris, l'indice CAC 40 a fini sur un repli de 0,51% à 5.075,19 points. Le Footsie britannique a perdu 0,89% et le Dax allemand 0,09%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,31%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 de 0,26%.

Les Américains ont commencé à voter pour élire les 435 membres de la Chambre des représentants, 35 des 100 sénateurs et 36 gouverneurs d'Etats. Wall Street a déjà largement anticipé depuis l'été une victoire des démocrates à la Chambre des représentants et un maintien, voire un renforcement, de la majorité républicaine au Sénat.

Mais les investisseurs craignent un net repli si les démocrates remportent la majorité les deux chambres et prévoient une hausse si les républicains conservent le contrôle des deux, dans l'espoir de nouvelles baisses d'impôts.

De l'élection de Donald Trump en novembre 2016 à ce jour, le S&P a gagné 28%, dopé par les baisses d'impôts et les mesures en faveur des entreprises. Il s'agit de la meilleure performance des deux premières années d'un président à la Maison blanche depuis Eisenhower (+29% de novembre 1952 à novembre 1954).

Les élections, dont les résultats seront échelonnés, retarde d'un jour la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale qui n'annoncera ses décisions que jeudi. Elle ne devrait pas toucher à ses taux d'intérêt.

VALEURS

Au-delà de l'actualité politique, les marchés en Europe ont digéré de nouvelles publications de résultats dont la tonalité est plutôt négative avec plusieurs annonces en-deçà des attentes, comme celles de Pandora, William Hill, Morrisons ou Zalando.

Ce dernier, numéro un européen de la mode en ligne, a chuté de 8,52%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir annoncé la plus faible croissance trimestrielle de ses ventes depuis sa création il y a dix ans et tout d'une perte sur la période juillet-septembre.

A contrario, le spécialiste espagnol des énergies renouvelables Siemens Gamesa est arrivé en tête du Stoxx 600 avec un gain de 14,5%, porté par des prévisions jugées encourageantes pour 2019.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, les principaux indices américains progressaient d'environ 0,4%, soutenus par de bons résultats d'entreprises et un rebond du secteur technologique après deux jours de repli.

Apple reprenait 0,94% vers 17h00 GMT après deux jours de chute en réaction à des informations de presse faisant état de difficultés pour l'iPhone XR, le moins cher des trois nouveaux smartphones. L'indice des technologiques gagne 0,45%.

Mylan s'envolait de 15,37% après avoir annoncé un bénéfice au-delà du consensus et une hausse de ses ventes dans les marchés émergents.

Ralph Lauren chutait de 8,65% en réaction à des résultats trimestriels montrant un retour à la croissance en Amérique du Nord, qui a permis au chiffre d'affaires de dépasser les attentes de Wall Street.

CHANGES

Le dollar est stable face aux autres grandes devises, les investisseurs étant suspendus aux élections et à son impact sur l'économie. Un Congrès divisé, comme cela est anticipé, pourrait provoquer un accès de faiblesse temporaire: une victoire des démocrates à la Chambre des représentants serait en effet vue comme un revers pour Donald Trump et sa politique en faveur des entreprises.

Cette dépréciation profiterait aux devises émergentes qui ont souffert cette année de la hausse des taux d'intérêt américains, notamment des pays ayant des déficit commerciaux élevés, comme la Turquie, l'Argentine et l'Afrique du Sud.

L'euro se traite autour de 1,1415 dollar.

La livre sterling reste pour sa part très volatile, évoluant au gré des espoirs plus ou moins nourris d'un accord prochain concernant les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Elle a atteint un pic de deux semaines face au dollar et d'un mois face à l'euro.

TAUX

Le marché obligataire est peu animé avant la tenue des "midterms" et à l'avant-veille de la décision de la Réserve fédérale sur sa politique monétaire.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est en très légère hausse, à un peu plus de 3,21%. Son équivalent allemand a fini la journée à 0,43%.

Le rendement à 10 ans italien est reparti à la hausse dans la crainte de sanctions contre Rome en l'absence de modifications au projet de budget 2019, comme l'ont évoqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici et le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis.

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en nette baisse, toujours pénalisés par les exemptions accordées par Washington à son embargo sur le pétrole iranien et les inquiétudes sur la demande mondiale face au ralentissement économique.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord recule de près de 2,5% à 71,40 dollars, au plus bas depuis mi-août, et celui du brut léger américain (WTI) est repassé sous 61,50 dollars (-2,58%), au plus bas depuis mars.

À SUIVRE MERCREDI

La journée de mercredi devrait être dominée par les réactions aux résultats des élections américaines. En Europe, la séance sera aussi animée par une nouvelle vague de résultats de sociétés.

(Édité par Marc Angrand)