Les médaillés paralympiques touchent-ils autant d'argent que les médaillés olympiques ?

Les primes attribuées aux athlètes décrochant une médaille varient en fonction des pays et ne sont pas toujours équivalentes pour les JO et pour les Jeux Paralympiques.

Les primes versées aux athlètes olympiques et paralympiques varient en fonction des pays. (Photo : Mustafa Yalcin/Anadolu via Getty Images)

Les progrès sont incontestables, même si, à l'échelle du monde entier, il y a encore du chemin à faire pour que les athlètes paralympiques soient autant valorisés que les valides. Alors que les Jeux Paralympiques de Paris ont débuté ce mercredi 28 août, le handisport se retrouve pour une fois propulsé sur le devant de la scène médiatique.

Ce jeudi 29 août, les premières épreuves se sont tenues, délivrant les premières médailles de cette édition 2024. En plus de s'offrir un moment de gloire sportive qui restera gravé dans l'histoire, les athlètes ayant réussi à décrocher une breloque se sont aussi assurés, à l'instar des athlètes olympiques, une rentrée d'argent sous la forme de prime.

S'il faut rappeler qu'aucune règle contraignante, ou même incitative, n'existe dans le cadre du Comité International Olympique (CIO) concernant les primes, la plupart des nations qui participent aux Jeux Olympiques et Paralympiques ont pour habitude de récompenser financièrement les médaillés, selon un barème décidé en amont et qui évolue d'une édition à l'autre.

Chaque pays fixe ainsi librement son mode de récompense et les montants des primes. Par exemple, à l'occasion de ces Jeux à domicile, la France rémunère "ses" médaillés à hauteur de 80 000 euros pour une médaille d'or, 40 000 euros pour une médaille d'argent et 20 000 euros pour une médaille de bronze. Comme le précise Ouest France, ce barème est exactement le même pour les athlètes olympiques et paralympiques.

Médaillé d'or ce jeudi en para natation, Ugo Didier touchera donc 80 000 euros pour cet exploit, autant que Léon Marchand pour chacune de ses cinq médailles d'or lors des JO. Comme le suggère ce dernier exemple, ces primes sont cumulatives : un athlète peut en toucher plusieurs s'il remporte plusieurs médailles (à l'image, donc, de Marchand).

L'équité des primes entre athlètes valides et para athlètes n'est par ailleurs pas une nouveauté dans notre pays, puisqu'elle est en vigueur depuis 2008 pour les sportifs tricolores selon L'Equipe. TF1 précise que les guides qui encadrent les athlètes dans certaines disciplines reçoivent désormais la même prime que l'athlète en cas de médaille, "contre 50% auparavant".

En matière d'égalité de traitement entre les athlètes olympiques et paralympiques, il semble d'ailleurs que la France fasse partie des pays précurseurs. Ainsi, ces dernières années, d'autres nations majeures du sport mondial ont décidé de récompenser de la même manière les médaillés des deux événements.

On peut évidemment citer l'exemple de l'un des deux ogres habituels du tableaux des médailles : les Etats-Unis d'Amérique. Comme le signale Marketplace, le comité olympique américain a décidé, avant les Jeux de Tokyo en 2021, d'harmoniser les primes pour les médaillés olympiques et paralympiques. Cette année à Paris, les Américains ayant décroché l'or toucheront donc une prime de 37 500 dollars (environ 34 000 euros), qu'ils soient valides ou pas.

L'Equipe cite l'exemple de trois autres pays (la Belgique, la Canada et l'Espagne) qui ont décidé, à l'occasion de ces Jeux 2024, d'aligner les récompenses offertes aux athlètes paralympiques sur celles promises aux athlètes olympiques. D'après CNBC, l'équivalence des primes est également en vigueur en Australie, en Israël et en Corée du Sud.

Le média américain mentionne aussi l'exemple de la Malaisie, qui offre la même récompense aux médaillés olympiques et paralympiques depuis 2016 et se montre particulièrement généreuse avec ses champions. Les athlètes malaisiens ayant décroché l'or à Paris recevront ainsi la somme d'1 million de ringgit (environ 210 000 euros) !

D'autres pays n'ont en revanche toujours pas franchi ce cap de l'égalité de traitement entre les athlètes valides et les para athlètes. CNBC cite ainsi l'exemple de Hong Kong, où une médaille d'or paralympique donne droit à une prime de 1,5 millions de dollars locaux (environ 170 000 euros). Une somme importante, mais quatre fois inférieure à ce que touche un médaillé d'or olympique (6 millions de dollars de Hong Kong, soit environ 690 000 euros).

La disparité dans les récompenses est également très importante à Singapour. Un médaillé d'or olympique originaire de ce pays touchera en effet 1 million de dollars singapouriens (environ 690 000 euros), soit exactement deux fois plus qu'un athlète de la même nationalité en cas de titre aux Jeux Paralympiques (500 000 dollars, environ 345 000 euros). D'autres pays, comme la Chine, n'ont pas rendu publics les montants des primes versées aux médaillés.

Terminons ce tour d'horizon avec deux cas particuliers. Au Japon, l'équivalence des primes entre athlètes olympiques et paralympiques est valable pour les médailles d'argent et de bronze... mais pas pour les médailles d'or ! Ainsi, qu'ils soient valides ou pas, les athlètes nippons obtiennent une prime de 2 millions de yen (environ 12 430 euros) pour une 2e place et une prime d'un million de yen (environ 6215 euros) pour une 3e place. En revanche, en cas de victoire, l'écart est abyssal : un médaillé d'or olympique recevra 5 millions de yen (environ 31 075 euros), tandis qu'un médaillé d'or paralympique touchera "seulement" 3 millions de yen (environ 18 645 euros).

Le Royaume-Uni semble pour sa part, à première vue, à la traîne en matière d'égalité de traitement, mais propose une formule alternative. En effet, comme le reconnaît The Mirror, les para athlètes britanniques ne reçoivent pas de primes en cas de médailles, contrairement à leurs homologues olympiques. Le handisport fait toutefois l'objet d'investissements gouvernementaux sur la durée et les athlètes préparant les Jeux Paralympiques bénéficient d'une allocation annuelle, dont le montant n'est pas précisé par le média anglais.