Les marchés d'actions prudents, les tensions commerciales pèsent

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent prudemment jeudi mi-séance et Wall Street devrait les imiter dans un contexte de marché toujours fragilisé par les tensions commerciales internationales.

À Paris, le CAC 40 prend 0,4% à 5.254,24 points vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,41% et à Londres, le FTSE prend 0,14%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,2%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,38% et le Stoxx 600 de 0,15%.

Les contrats à termes sur les indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en très légère hausse mais la tendance pourrait évoluer avec la publication, une heure avant l'ouverture, des indices d'activité "Philly Fed" et "Empire State" aux Etats-Unis pour le mois de mars.

La Bourse de New York a fini mercredi en net repli, pénalisée par la baisse de poids lourds de la cote exposés aux tensions commerciales, notamment Boeing.

Les investisseurs s'interrogent sur la mise en place par Donald Trump de barrières douanières sur l'acier et l'aluminium et sur l'intention prêtée au président américain de s'en prendre aux importations chinoises.

LES RENDEMENTS OBLIGATAIRES SE DÉTENDENT

Larry Kudlow, désigné pour remplacer Gary Cohn au poste de conseiller économique à la Maison blanche, n'a rien fait pour rassurer les marchés en déclarant que la Chine "avait bien cherché" la riposte économique envisagée par Washington.

"Depuis longtemps déjà, la Chine ne respecte pas les règles du jeu. Je dois dire, alors que je ne suis pas un partisan des barrières douanières, que je pense que la Chine l'a bien cherché", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il espérait qu'une coalition se formerait pour répondre commercialement à Pékin.

Il a par ailleurs déploré le niveau du dollar, jugeant que le billet vert avait perdu trop de valeur depuis un an.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution de la devise américaine face à un panier de devises de référence, reprend jeudi 0,1% mais accuse encore un repli de 0,3% depuis le début de la semaine et de 2,6% depuis le début de l'année.

La prudence observée sur les marchés se traduit par ailleurs par une nette détente sur les rendements obligataires : le rendement à dix ans allemand évolue à un creux d'un mois et demi, à moins de 0,58%, et celui des Treasuries de même échéance est repassé sous 2,81%, s'éloignant un peu plus du pic de 2,957% touché le 21 février.

SOCGEN CHUTE APRÈS LE DÉPART DU DG DÉLÉGUÉ

Aux valeurs en Europe, Société générale recule de 2,41%, la plus forte baisse du CAC 40, au lendemain de l'annonce du départ de son directeur général délégué Didier Valet, qui ramène sur le devant de la scène le dossier du contentieux lié au taux Libor.

Plusieurs compartiments sont dans le rouge, notamment celui de la distribution, qui perd 0,08%, pénalisé par les replis de Dufry (-6,97%) et H&M (-4,25%) après des publications de résultats mal accueillies.

Sur le marché des changes, la livre sterling a effacé ses gains initiaux face au dollar et perd 0,2%, après les déclarations du ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui laissé entendre jeudi matin que les oligarques russes dont la fortune provient de leurs liens avec Vladimir Poutine pourraient être visés par la police britannique.

Une telle mesure s'inscrirait dans le cadre des représailles à la tentative d'assassinat d'un ex-agent double russe dans le sud de l'Angleterre, dans laquelle Londres a mis directement en cause l'Etat russe.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut progressent modérément, tiraillés entre la bonne tenue de la demande et la hausse de la production américaine, qui menace de saper les efforts de l'Opep pour rééquilibrer le marché mondial.

(Édité par Blandine Hénault)