Les Lords recommandent une restriction très graduelle de l'immigration

Le gouvernement britannique a tout avantage à accepter une période de transition après le Brexit avant de limiter l'immigration issue de l'Union européenne. /Photo prise le 21 juin 2017/REUTERS/Carl Court

LONDRES (Reuters) - Le gouvernement britannique a tout avantage à accepter une période de transition après le Brexit avant de limiter l'immigration issue de l'Union européenne, conseille une commission parlementaire dans un rapport publié vendredi. La commission économique de la Chambre des Lords précise en outre qu'en l'absence d'une amélioration des données sur les flux migratoires vers le Royaume-Uni, le gouvernement sera à la peine pour limiter l'immigration et prendra ses décisions "dans le noir". Les craintes liées à l'immigration ont été un facteur décisif du vote en faveur de la sortie de l'Union européenne l'année dernière et le gouvernement de Theresa May a fait du contrôle des frontière un des aspects centraux de son projet de Brexit. "Les sociétés vont avoir besoin de temps pour adapter leurs modèles commerciaux à une moindre dépendance sur les employés de l'UE et une période de mise en route est essentielle pour garantir une transition lisse", a déclaré dans un communiqué le président de la commission, Michael Forsyth. La formation de la main-d'oeuvre britannique et les investissement dans les nouvelles technologies requis pour pouvoir se passer des travailleurs européens prendront plusieurs années, ajoute-t-il, notant que pendant cette période, les entreprises auront besoin de garder un accès au marché du travail de l'Union. La commission de la chambre haute critique en outre l'état des données britanniques actuelles sur l'immigration, les jugeant "complètement inadéquates" et qualifiant de peu fiables les estimations du nombre de ressortissants étrangers entrant et sortant du pays, ou y travaillant. La commission juge enfin que la cible du gouvernement d'un solde migratoire net en dessous de 100.00 est dangereuse, dans la mesure où tout objectif rigide en la matière risque de causer des perturbations "considérables" dans l'économie. (Kylie MacLellan, Julie Carriat pour le service français)