Les Kurdes disent contrôler la ville syrienne de Tel Abyad

Les combattants Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), ici à l'entrée de la ville de Tel Abyad, ont annoncé lundi avoir pris le contrôle total de cette localité, à la frontière turque, qui était tenue jusqu'ici par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). /Photo prise le 15 juin 2015/REUTERS/Rodi Said

AMMAN/BEYROUTH/AKCAKALE, Turquie (Reuters) - Les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont annoncé lundi avoir pris le contrôle total de la ville syrienne de Tel Abyad, à la frontière turque, qui était tenue jusqu'ici par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). "La ville est maintenant entièrement sous notre contrôle", a dit à Reuters Redur Xelil, porte-parole de l'YPG, à l'issue d'une offensive d'une journée menée par les peshmergas kurdes et leurs alliés arabes. Les Kurdes, soutenus par les frappes aériennes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, avaient auparavant annoncé avoir encerclé la ville et coupé l'axe d'approvisionnement des djihadistes entre Tel Abyad et Rakka, bastion de l'EI à moins de 100 km plus au sud. Garder le contrôle de Tel Abyad revêtait une importance stratégique pour l'EI car c'était l'un des principaux points de transit du trafic d'armes et de pétrole des djihadistes. L'EI ne tient plus désormais qu'un seul point de passage à la frontière turque, celui de Djarablous. Pour les peshmergas, la prise de Tel Abyad assure la liaison entre les secteurs qu'ils contrôlent dans la province de Hassaki et la ville de Kobani. Les combats dans la région ont conduit des milliers de civils syriens à se réfugier en Turquie depuis le début du mois. Selon un photographe de Reuters sur place, 5.000 personnes ont franchi la frontière dans la seule journée de lundi. Christopher Bender, de l'ONG Danish Refugee Council, a déclaré que 18.000 civils avaient déjà trouvé refuge en Turquie ces dix derniers jours. La Turquie voit d'un mauvais oeil les gains enregistrés par les forces kurdes et dénonce les liens supposés de l'YPG avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui combat depuis plus de trente ans le pouvoir d'Ankara. (Suleiman Al-Khalidi à Amman, Tom Perry à Beyrouth, Umit Bektas à Akçakale; Jean-Stéphane Brosse, Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)