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Les Kurdes disent avoir coupé une route cruciale pour l'EI

PRÈS DU BARRAGE DE MOSSOUL, Irak (Reuters) - Les forces kurdes ont affirmé mercredi avoir repris au groupe Etat islamique (EI) un territoire de près de 500 km2 dans le nord de l'Irak et avoir coupé une route d'approvisionnement cruciale pour les djihadistes entre leur bastion de Mossoul et la frontière syrienne. Soutenus par des raids aériens américains, les peshmergas ont pris le contrôle d'un carrefour stratégique près de la ville de Kiske, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Mossoul. Ils ont aussitôt commencé à y construire des murs de sable et à y creuser des tranchées pour sécuriser leurs positions. Si les Kurdes parviennent à maintenir la route fermée, cela compliquerait la tâche des djihadistes qui veulent aller de Mossoul à Tal Afar, un autre bastion de l'EI, à 70 km plus à l'ouest, et au-delà jusqu'à la frontière syrienne, une centaine de kilomètres plus loin. "Mossoul est davantage isolée par le Nord, l'Est et le Sud qu'elle ne l'était auparavant. La pression monte sur l'EI", a déclaré à la presse le chef du Conseil de sécurité kurde, Masrour Barzani. Les Kurdes ont infligé plusieurs défaites aux djihadistes sunnites au cours des derniers mois sans parvenir pour autant à leur infliger pour le moment un coup décisif. Après l'offensive de mercredi, les peshmergas ont retrouvé les corps de quelque 200 combattants de l'EI, a déclaré Masrour Barzani, sans vouloir préciser combien de miliciens kurdes ont perdu la vie. Pas moins de 14 voitures piégées envoyées par l'EI ont été détruites par des frappes aériennes ou des missiles antichars, a-t-il ajouté. Des combats se déroulaient encore mercredi soir près de Kiske et une journaliste de Reuters a pu voir avec des jumelles le drapeau noir de l'EI flotter sur le village de Hassan Djallad, à 25 km au nord-ouest de Mossoul. "Ils (les djihadistes) ne sont plus aussi forts qu'avant", a néanmoins assuré un combattant kurde. (Isabel Coles; Tangi Salaün pour le service français)