Les Israéliens bientôt aux urnes, disent deux ministres

Le Premier ministre israéllien, Benjamin Netanyahu (photo), aurait décidé de convoquer des élections anticipées faute d'avoir pu combler ses divergences sur le budget 2015 avec le parti centriste Yesh Atid, membre de sa coalition. /Photo prise le 1er décembre 2014/REUTERS/ Ronen Zvulun

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, était mardi sur le point de convoquer des élections anticipées faute d'avoir pu combler ses divergences sur le budget 2015 avec le parti centriste Yesh Atid, membre de sa coalition, ont déclaré plusieurs membres du gouvernement. Outre le budget, la politique à l'égard des Palestiniens et le projet visant à faire d'Israël un Etat juif alimentent depuis des semaines les spéculations sur un retour aux urnes anticipé. Le chef du gouvernement a menacé lundi de dissoudre la Knesset si les membres de son gouvernement qui sont en désaccord avec ses projets refusent de rentrer dans le rang. "Le Premier ministre Netanyahu a décidé hier soir de contraindre Israël à procéder à des élections inutiles", a déploré mardi Yair Lapid, ministre des Finances et chef de file du mouvement Yesh Atid, après l'échec de ses discussions avec l'intéressé sur le budget. Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères et chef de file du parti d'extrême droite Yisrael Beitenu, a quant à lui déclaré que le scrutin anticipé était "maintenant un fait acquis". "Nous sommes confrontés à de nombreux défis sur la scène internationale et le terrorisme pointe également son nez. Nous aurions dû faire preuve de cohésion mais au lieu de cela, nous allons maintenant nous livrer bataille pendant plusieurs mois", a-t-il regretté, évoquant la campagne électorale qui s'annonce. Zeev Elkin, membre du Likoud comme le chef du gouvernement, a quant à lui annoncé que sa formation voterait probablement la motion de censure que l'opposition doit présenter mercredi. Selon les commentateurs, le scrutin anticipé pourrait avoir lieu en mars. Les adversaires du Premier ministre l'accusent d'avoir prémédité la crise pour se débarrasser des centristes et faire le plein des voix d'extrême droite. Un sondage publié dimanche par le journal de gauche Haaretz montre qu'en dépit d'une popularité en déclin, Netanyahu reste en tête des intentions de vote. Outre le Likoud, Yisrael Beitenu et Yesh Atid, la coalition gouvernementale aux affaires depuis 2013 est formée d'Hatnuah, un autre parti centriste, et des ultranationalistes du Foyer juif. (Jeffrey Heller, Jean-Philippe Lefief pour le service français)