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Les investisseurs optent pour la prudence avant les "midterms"

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent sur une note relativement calme mardi, les initiatives restant globalement limitées sur toutes les classes d'actifs avant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,19% à 5.091,91 points vers 09h10 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,1% et à Londres, le FTSE abandonne 0,16%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,29%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,1% et le Stoxx 600 cède 0,08%.

Les Américains sont appelés aux urnes mardi pour pourvoir au renouvellement des 435 élus de la Chambre des représentants, de 35 des 100 sénateurs et de 36 gouverneurs d'Etats.

"Historiquement parlant, les élections de mi-mandat ne pèsent pas bien lourd et nous n'avons pas vu d'impact significatif sur le dollar ou les marchés financiers", observe Naeem Aslam chez ThinkMarkets.

"Toutefois, nous parlons cette année de l'administration Trump et étant donné la controverse élevée qui entoure ce gouvernement, ces élections pourraient conduire pour la première fois à des mouvements spectaculaires sur les marchés financiers".

Les enquêtes d'opinion suggèrent que les démocrates pourraient reprendre la majorité à la Chambre des représentants tandis que les républicains conserveraient leur position dominante au Sénat.

Largement anticipé, ce scénario s'il se confirme ne devrait pas avoir d'impact significatif sur les marchés financiers.

Beaucoup d'observateurs estiment en revanche qu'un résultat favorable aux républicains, qui conserveraient la majorité dans les deux chambres, serait favorable au dollar, aux rendements des Treasuries et aux actions.

"L'administration Trump pourrait rapidement se focaliser sur les nouvelles réformes (réforme fiscale n°2 et réforme de l'infrastructure). Dans ce cas de figure on ne peut exclure que le S&P 500 dépasse allégrement les 3.000 points", soulignent les stratèges de Mirabaud Securities.

A l'inverse, une "vague bleue" démocrate, qui priverait les républicains de majorité au Congrès, pourrait peser sur les actifs américains, préviennent de nombreux spécialistes.

AUX VALEURS

Au-delà de la forte actualité politique, les investisseurs doivent digérer de nouvelles publications de résultats d'entreprises en Europe. La tonalité est plutôt négative mardi avec plusieurs annonces en-deçà des attentes, telles que celles de Pandora (-6,12%), William Hill (-4,77%), Zalando (-5,29%), Morrisons (-4,38%) ou encore Arkema (-2,82%) à Paris.

Dans les bonnes nouvelles, Adecco monte de 4,35% et Deutsche Post de 2,44% après leur publication trimestrielle.

EN ASIE

Le compartiment technologique a pénalisé mardi les Bourses chinoises après la volonté affichée par Pékin de lancer une nouvelle plate-forme boursière à Shanghai destinée à faciliter les introductions en Bourse des sociétés technologiques.

"Cela pourrait être un Nasdaq chinois", a indiqué Yang Hai, analyste chez Kaiyaun Securities, évoquant une éventuelle concurrence avec Hong Kong.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a reculé de 0,23% tandis que le Hang Seng à Hong Kong a gagné 0,72%.

A Tokyo, le Nikkei a terminé en hausse de 1,14%.

La séance en Asie a été marquée par le repli des fournisseurs d'Apple, comme Pegatron (-4,6%) et Hon Hai Precision Industry Co Ltd (Foxconn) (-3,38%), après une information du journal japonais Nikkei qui a rapporté que le groupe high tech américain avait informé ses sous-traitants qu'ils devaient renoncer à augmenter le nombre de lignes de production consacrées à l'assemblage de l'iPhone XR, en vente depuis le mois dernier.

A WALL STREET

Apple a perdu 2,8% après avoir déjà cédé 6,6% vendredi, ce qui a conduit le groupe à accuser sa perte la plus élevée en deux séances depuis janvier 2013.

Le repli du géant de l'électronique grand public a pesé sur le Nasdaq Composite qui a cédé 0,4%. En revanche, le Dow Jones (+0,76%) et le S&P-500 (+0,56%) ont été soutenus par les valeurs de l'énergie et les valeurs défensives.

Les contrats à terme sur les indices suggèrent pour l'heure une ouverture en légère baisse à Wall Street mardi.

TAUX

Le marché obligataire est peu animé avant la tenue des "midterms" aux Etats-Unis et la décision, attendue jeudi, de la Réserve fédérale sur sa politique monétaire.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se maintient autour de 3,20%, proche d'un plus haut depuis le 10 octobre touché vendredi. Son équivalent allemand est stable, se maintenant à un plus haut de deux semaines autour de 0,43%.

CHANGES

Les initiatives sont peu marquées également sur les devises. Le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de six devises de référence tandis que l'euro avance légèrement, autour de 1,1420 dollar. La monnaie unique n'a que peu réagi à la publication des indices PMI pour les services en zone euro au mois d'octobre en dépit de la parution d'un chiffre définitif à 53,7 contre une précédente estimation à 53,3.

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en baisse, toujours pénalisés par les exemptions accordées par les Etats-Unis à leur embargo sur le pétrole iranien et par les craintes sur la demande mondiale sur fond de ralentissement économique.

Le baril de Brent de la mer du Nord se traite à 72,75 dollars, près d'un plus bas depuis la fin août et le baril de brut léger américain (WTI) vaut 62,90 dollars, proche de ses niveaux de début avril.

LA SITUATION SUR LES MARCHÉS

(Certaines données peuvent afficher un léger décalage)

(Édité par Patrick Vignal)