Les Houthis suspendent leurs attaques navales en mer Rouge
DUBAI (Reuters) - Les miliciens chiites houthis alignés sur l'Iran ont annoncé mardi une trêve unilatérale de deux semaines dans les attaques qu'ils mènent en mer Rouge afin de soutenir les efforts de paix au Yémen.
Cette décision intervient après la suspension par l'Arabie saoudite de ses acheminements du brut par tankers via le détroit stratégique de Bab al-Mandeb au large du Yémen la semaine dernière.
"L'arrêt unilatéral des opérations navales militaires durera pendant une période de temps limitée et pourra être prolongée et inclure tous les fronts si cette initiative trouve une réciproque de la part du commandement de la coalition" saoudienne engagée dans le conflit yéménite, indique le chef du comité suprême révolutionnaire houthi dans un communiqué.
Un autre communiqué émanant du ministère de la Défense contrôlé par les miliciens chiites a précisé un peu plus tard que l'arrêt des opérations navales débuterait le 1er août à minuit (20h00 GMT) pour une durée de deux semaines.
L'Arabie saoudite a annoncé jeudi dernier qu'elle suspendait ses acheminements navals de brut transitant par le détroit de Bab al-Mandeb après l'attaque de deux de ses tankers par des unités houthies.
Les autorités saoudiennes précisaient qu'elles reprendraient les acheminements une fois que la sécurité serait rétablie dans cette zone maritime.
Les observateurs estiment qu'en adoptant cette mesure l'Arabie saoudite tente d'inciter ses partenaires occidentaux à prendre au sérieux la menace militaire posée par les Houthis et pour appuyer son effort militaire au Yémen.
La coalition conduite par les Saoudiens a mené des milliers de raids aériens et des mesures terrestres limitées sans résultats probants dans ce pays en proie à la plus grave crise humanitaire actuelle.
Le chef de file des Houthis a expliqué que la suspension des opérations militaires maritimes visait à soutenir les efforts pour trouver une solution politique au conflit qui a fait plus de 10.000 morts, selon le bilan des Nations unies.
L'émissaire onusien au Yémen Martin Griffiths plaide pour que la coalition épargne le port d'Hodeïda afin d'y faire transiter l'aide humanitaire. Environ 8,4 millions de personnes sont menacées par la famine dans le pays.
(Aziz El Yaakoubi; Pierre Sérisier pour le service français)