Les Houthis au Yémen lancent un ultimatum aux partis politiques

SANAA (Reuters) - Le mouvement chiite houthi a donné dimanche trois jours aux partis politiques yéménites pour s'entendre sur les moyens de résoudre la crise politique qui a conduit à la démission du président Abed-Rabbou Mansour Hadi, faute de quoi il promet d'imposer sa propre solution. Le chef de l'Etat et le Premier ministre Khaled Bahah ont renoncé à leurs fonctions le 22 janvier lorsque des miliciens houthi ont pris possession du palais présidentiel. Le mouvement chiite jugé proche de l'Iran qui s'est imposé en tant que première force militaire dans un Yémen majoritairement sunnite a entamé des discussions avec les principaux partis pour combler le vide politique, mais rien n'en est sorti. Les Houthis ont proposé de former un conseil présidentiel, un conseil national et un gouvernement, dit-on de source proche des discussions. "Les partis politiques se sont vus accorder trois jours pour trouver une solution qui permette de combler le vide, faute de quoi des comités révolutionnaires prendront la situation et la transition en mains", dit un communiqué diffusé à l'issue des pourparlers. Malgré leur supériorité militaire, les miliciens chiites doivent compter avec la résistance des sunnites d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), qui ont revendiqué la tuerie du 7 janvier à Paris à la rédaction de l'hebdomadaire Charlie Hebdo et multiplient les attentats contre les Houthis, mais aussi contre les forces de sécurité yéménites et des symboles de l'Etat. Au cours des quatre derniers jours, ces attentats ont fait dix morts, selon les autorités locales. (Mohammed Mukhashaf et Mohamed Ghobari, Jean-Philippe Lefief pour le service français)