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Les hostilités reprennent dans la bande de Gaza

Les activistes du Hamas ont tiré mercredi des roquettes en direction d'Israël pour la deuxième journée consécutive au lendemain de la rupture de la trêve dans la bande de Gaza, marquée par la mort de trois personnes dans un bombardement israélien. /Photo prise le 20 août 2014/REUTERS/Baz Ratner

par Nidal al-Mughrabi et Allyn Fisher-Ilan GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Les activistes du Hamas ont tiré mercredi des roquettes en direction d'Israël pour la deuxième journée consécutive au lendemain de la rupture de la trêve dans la bande de Gaza, marquée par la mort de trois personnes dans un bombardement israélien. Accusant les islamistes de la bande de Gaza d'avoir mis fin au cessez-le-feu mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé les négociateurs de l'Etat hébreu qui participaient au Caire à des discussions sur une cessation durable des hostilités. Les négociateurs palestiniens ont ensuite proclamé l'échec de ces pourparlers, en imputant la responsabilité à Israël. Affirmant qu'Israël avait "ouvert les portes de l'enfer", la branche armée du Hamas a menacé de tirer des roquettes en direction de l'aéroport Ben-Gourion à Tel Aviv. D'après les médias israéliens, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, accuse l'Etat hébreu d'avoir tenté d'assassiner mardi l'un des commandants de sa branche armée, Mohamed Deïf, dans un bombardement sur la ville de Gaza. On ignore si Mohamed Deïf, qui a déjà réchappé à plusieurs attaques israéliennes, a survécu à ce bombardement qui a coûté la vie à une femme et à une fillette de deux ans. Selon certains médias, il s'agissait de sa femme et de sa fille. Des responsables des services de santé palestiniens ont déclaré que ce bombardement sur un logement de Gaza avait fait trois morts, sans fournir de précisions sur l'identité de la troisième victime. Mohamed Deïf figure depuis longtemps sur la liste des Palestiniens les plus recherchés par Israël, qui l'accuse d'avoir organisé des attentats suicide il y a plus d'une décennie. Il est considéré comme l'un des stratèges de la campagne actuellement menée par le Hamas contre Israël. L'armée israélienne n'a fourni aucune précision sur la trentaine de cibles qu'elle a bombardées dans la bande de Gaza dans ce qu'elle qualifie de riposte à des tirs de roquettes en direction d'Israël. Dans la matinée de mercredi, un autre bombardement a tué sept membres d'une même famille dans le centre du territoire côtier, dont une femme et trois enfants, ont rapporté les services médicaux palestiniens. L'armée israélienne ne s'est pas exprimée à ce sujet. LE HAMAS DIT AVOIR TIRÉ AU MOINS 40 ROQUETTES Le Hamas a dans un premier temps démenti mardi tout tir de roquette en direction d'Israël avant de revendiquer le tir de plusieurs dizaines de projectiles en direction de secteurs aussi éloignés que Tel Aviv ou Jérusalem. Aucune victime n'a été signalée après ces tirs de roquettes palestiniennes, dont certaines ont été interceptées par le système israélien Dôme de fer. Une voiture a été endommagée par des débris à Tel Aviv et un bâtiment a été touché dans le sud d'Israël. Les deux camps se rejettent la responsabilité de cette reprise des combats, qui mettent fin à près de 10 jours consécutifs d'accalmie censés favoriser les discussions indirectes en Egypte sur un arrêt durable des hostilités. "Israël a entravé les contacts qui auraient pu conduire à la paix", a déclaré le chef de la délégation palestinienne au Caire, Azzam al Ahmed, membre du Fatah du président Mahmoud Abbas. Porte-parole de Benjamin Netanyahu, Mark Regev a réfuté cette version des événements en assurant au contraire que les tirs de roquettes en provenance de Gaza avaient "rendu impossible la poursuite des discussions". "Le processus du Caire était basé sur une cessation totale et complète de toutes les hostilités donc lorsque des roquettes ont été tirées de Gaza, non seulement il s'agissait d'une violation manifeste du cessez-le-feu mais cela a aussi anéanti le postulat sur lequel reposaient les discussions" a dit Mark Regev. Il avait auparavant qualifié un tir de roquette mardi en direction de la ville israélienne de Beersheba de "violation grave et directe du cessez-le-feu". Le Hamas affirme avoir tiré au moins 40 roquettes en direction d'Israël, notamment vers Jérusalem et Tel Aviv, après la frappe israélienne meurtrière sur la bande de Gaza. Signe que l'Etat hébreu s'attend à une poursuite des hostilités, l'armée israélienne a donné pour instruction aux civils de se tenir à nouveau prêts à se rendre dans les abris dans un rayon allant jusqu'à 80 km de la frontière de Gaza, soit au-delà de Tel Aviv. Selon le ministère palestinien de la Santé, 2.019 personnes, essentiellement des civils, sont mortes dans la bande de Gaza, territoire densément peuplé, depuis le lancement de l'opération "Bordure protectrice" par Israël le 8 juillet. Israël a perdu 64 militaires et trois civils. (Avec Stephen Kalin au Caire; Bertrand Boucey pour le service français)