Les guérilleros colombiens des FARC déposent les armes

Les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie ont achevé leur désarmement. /Photo prise le 27 juin 2017/REUTERS/Jaime Saldarriaga

par Luis Jaime Acosta BOGOTA (Reuters) - Les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie ont achevé leur désarmement, remettant aux Nations unies la quasi-totalité des armes encore en leur possession, mettant un point final à une insurrection qui aura duré un demi-siècle et tué plus de 220.000 personnes. Les armes ont été remises à des représentants de l'Onu dans le sud-est du pays et les quelques 7.000 combattants du mouvement se sont engagés à poursuivre leur combat sur le terrain politique. Les 7.132 armes légères seront entreposées dans des conteneurs avant d'être fondues pour devenir la matière première d'un monument à la paix. Les explosifs et les armes de plus gros calibres sont peu à peu sorties de leurs caches et les quelques armes encore en possession des Farc serviront à assurer la sécurité de 26 camps avant leur fermeture, prévue le 1er août. "Ce jour ne marque pas la fin de l'existence des Farc, il marque la fin de notre lutte armée", a déclaré Rodrigo Londono, principal dirigeant du mouvement, surnommé Timochenko. "Adieu aux armes, adieu à la guerre, bienvenue à la paix", a-t-il ajouté. Financées par le trafic de drogue, les enlèvements et l'extorsion de fonds, les Farc ont compté jusqu'à 17.000 combattants dans leurs rangs dans les années 1990 et ont à une époque été en mesure de porter leurs attaques jusqu'aux environs de Bogota, la capitale colombienne. Ce mouvement, qui se présentait à ses débuts, en 1964, comme une armée paysanne exigeant une réforme agraire a été progressivement repoussé et contenu dans la jungle colombienne à la faveur d'une offensive militaire ordonnée par l'ancien président colombien, Alvaro Uribe, avec le soutien de Washington. "Aujoud'hui est un jour très particulier, le jour où les armes sont devenues des mots (...)", a déclaré l'actuel président, Juan Manuel Santos, lauréat 2016 du prix Nobel de la paix. "Notre paix est véritable et elle est irréversible." Si le gouvernement a promis une protection aux anciens rebelles, les Farc restent préoccupées par leur sécurité. Dans les années 1980, des milliers de rebelles marxistes ont été assassinés par des paramilitaires d'extrême droite après avoir rejoint le processus politique. Arrivé au pouvoir en 2010, Jose Manuel Santos a engagé des pourparlers secrets à Cuba avec les commandants des Farc et un accord définitif a été trouvé l'année dernière. Il espère trouver un compromis similaire avec l'Armée de libération nationale (ELN), un autre groupe armé. Il est toutefois peu probable que l'accord de paix conclu avec les Farc suffise à lui seul à mettre fin à la violence qui ensanglante un pays gangrené par les gangs de narcotrafiquants. (Nicolas Delame pour le service français)