Les frères Chérif et Saïd Kouachi ont bien été formés au Yémen
DUBAI/SANAA (Reuters) - Les frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo qui a fait douze morts mercredi à Paris, ont été formés au maniement des armes au Yémen en 2011, a-t-on confirmé dimanche de sources autorisées à Sanaa. Les deux hommes se sont rendus cette année-là au Yémen via Oman et ont rejoint un camp d'entraînement des islamistes dans le désert de Marib, bastion d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), ont dit deux hauts responsables yéménites. "Les deux frères sont arrivés à Oman le 25 juillet 2011 et ont ensuite gagné clandestinement le Yémen, où ils sont restés deux semaines", a précisé l'un d'eux. "Ils ont rencontré (le prédicateur d'Al Qaïda) Anouar al Aoulaki et ont été formés pendant trois jours au maniement d'armes dans le désert de Marib. Ils sont retournés à Oman, qu'ils ont quitté le 15 août pour regagner la France." L'autre responsable yéménite a précisé que les frères Kouachi avaient été formés dans le secteur de Wadi Abida, entre les provinces de Marib et de Chaboua, où se trouvait alors Anouar al Aoulaki. Ce dernier, très actif sur internet et considéré comme un influent recruteur pour Al Qaïda, a été tué en septembre 2011 dans un drone américain. Rien n'indique que les frères Kouachi ont eu des contacts avec Aqpa une fois rentrés en France, a ajouté le responsable yéménite. Anouar al Aoulaki a été impliqué dans plusieurs attentats ou tentatives d'attentat, notamment la tuerie sur la base militaire de Fort Hood, au Texas, qui a fait 13 morts en novembre 2009. En mai dernier, des hommes armés ont abattu un agent de sécurité français qui travaillait pour la mission de l'Union européenne à Sanaa. En avril 2013, des coups de feu avaient été tirés sur l'ambassade de France dans la capitale yéménite. Un des dirigeants d'Aqpa, le cheikh Hareth al Nadhari, a affirmé dans un enregistrement audio que l'attaque contre Charlie Hebdo avait été menée par des "fidèles soldats de Dieu". (Yara Bayoumy et Mohammed Ghobari; Guy Kerivel pour le service français)