Les forces loyalistes prennent la ville d'Al Hazm au Yémen

DUBAI (Reuters) - Malgré la trêve d'une semaine censée être entrée en vigueur mardi, les forces yéménites fidèles au président Abd-Rabbou Mansour Hadi ont pris vendredi le contrôle de la ville d'Al Hazm, dans le nord-ouest du pays, ont rapporté des témoins. Après deux jours de combats, les soldats gouvernementaux ont pris Al Hazm, chef-lieu de la province d'Al Djaouf, qui était jusqu'ici aux mains des miliciens chiites houthis, appuyés par l'Iran. Ils ont aussi repris la base militaire d'Al Labnat, près d'Al Hazm, aux Houthis et à leurs alliés, des fidèles de l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Selon l'agence de presse saoudienne SPA, deux missiles ont été tirés du Yémen en direction du territoire saoudien lors des derniers combats. L'un n'a pas atteint sa cible et s'est écrasé près de Marib, au Yémen, l'autre est tombé dans le désert à l'est de la ville saoudienne de Najran. "Le commandement de la coalition souligne que, même s'il veut le succès des négociations de Genève (...), il ne pourra pas continuer longtemps à respecter le cessez-le-feu si ces menaces contre le territoire du royaume ne cessent pas", précise SPA. Depuis mardi, les deux camps se sont mutuellement accusés de violer la trêve. Des négociations de paix sous l'égide de l'Onu se sont ouvertes mardi en Suisse, loin des caméras, afin de mettre un terme à ce conflit qui a fait près de 6.000 morts et des millions de déplacés depuis mars. De sources proches des discussions, on a appris que les négociations directes avaient été suspendues mercredi soir, les Houthis ayant refusé de libérer plusieurs personnalités entre leurs mains, notamment le ministre de la Défense Mahmoud al Soubaihi et un frère du président Hadi, Nasser. "Nous continuons à travailler avec les deux parties. Parfois en séances séparées, parfois ensemble", a dit vendredi Ahmed Faouzi, porte-parole de l'Onu. Jeudi, l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a déclaré que le troisième jour de discussions avait permis "une grande avancée" sur le dossier humanitaire - un accord pour faire parvenir de l'aide à la ville de Taëz, qui pourrait être étendu dans les prochains jours à d'autres villes. Une aide médicale est ainsi arrivée dans plusieurs secteurs de Taëz tenus par les insurgés houthis, a-t-on appris vendredi. (Mohammed Ghobari, Guy Kerivel pour le service français)