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Les forces kurdes attaquent une ville au nord-est de Mossoul

Des véhicules militaires kurdes avancent vers la ville de Bachika au nord-est de Mossoul en Irak. Les premiers éléments d'une force de 2.000 peshmergas ont pénétré lundi dans Bachika, certains à bord de véhicules blindés, d'autres à pied. /Photo prise le 7 novembre 2016/REUTERS/Azad Lashkari

par Michael Georgy BACHIKA, Irak (Reuters) - Les forces kurdes ont attaqué lundi la localité de Bachika au nord-est de Mossoul, tandis que les unités spéciales de l'armée irakienne étaient engagées dans une guérilla urbaine dans les quartiers est de la grande ville du nord de l'Irak. Les premiers éléments d'une force de 2.000 peshmergas ont pénétré dans Bachika, certains à bord de véhicules blindés, d'autres à pied, après le pilonnage de cette ville située au pied d'une montagne, à environ 15 km de Mossoul. "Notre objectif est de prendre le contrôle de la ville et de chasser tous les combattants de Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique)", a déclaré le lieutenant-colonel Safeen Rasoul. "On estime qu'il reste environ une centaine de djihadistes et une dizaine de voitures suicide." L'Etat islamique cherche à ralentir la progression des forces à l'assaut de Mossoul depuis le 17 octobre en envoyant des kamikazes au volant de véhicules bourrés d'explosifs. Selon des commandants de l'armée fédérale, une centaine de ces voitures piégées ont explosé sur le front est, et 140 autres sur le front sud. Les djihadistes, qui ont également déployés des tireurs embusqués, utilisent des drones lestés d'explosifs et des obus d'artillerie contenant du gaz au chlore et du gaz moutarde, a déclaré un commandant kurde. Une forte explosion a ébranlé lundi le convoi des forces kurdes progressant vers Bachika. Un officier des peshmergas a déclaré que des kamikazes avaient précipité deux voitures sur ses troupes. "Ils sont encerclés. S'ils veulent se rendre, très bien. S'ils ne le veulent pas, ils seront tués", a affirmé le lieutenant-colonel Qandeel Mahmoud, commandant d'un bataillon de peshmergas. BAGHDADI VEUT UNE "GUERRE TOTALE" Des soldats américains, appartenant au contingent de 5.000 hommes déployés par Washington pour conseiller et soutenir l'offensive contre Bachika, ont pénétré dans la ville avec les combattants kurdes. La bataille de Mossoul, une ville qui comptait deux millions d'habitants avant sa prise de contrôle par l'EI en juin 2014, est la plus importante opération militaire menée en Irak depuis l'invasion américaine de 2003 et mobilise quelque 100.000 soldats de l'armée régulière, membres des forces spéciales, policiers, peshmergas et miliciens chiites. Sur le front sud, les forces irakiennes disent avoir repris et sécurisé la ville d'Hammam al Ali et se rapprochent de l'aéroport de Mossoul. Au nord, la 16e division d'infanterie a repris le village de Baouiza et a pénétré dans un autre secteur, Sada, situé en bordure de Mossoul. Les milices chiites combattent pour leur part à l'ouest de Mossoul pour couper la route vers Tal Afar, encore tenue par les djihadistes. De l'autre côté de la frontière, des rebelles arabo-kurdes syriens soutenus par la coalition anti-EI sous commandement américain ont annoncé dimanche le déclenchement d'une offensive pour reprendre l'autre grand fief de l'EI dans la région, Rakka dans le nord-est de la Syrie. Cette bataille devrait être aussi complexe à mener que celle de Mossoul menée par une coalition hétéroclite principalement unie par la volonté d'éradiquer le mouvement djihadiste. Le fondateur de l'EI, Abou Bakr al Baghdadi, qui pourrait se trouver dans le nord de l'Irak à proximité de la frontière syrienne, a appelé ses partisans à mener une "guerre totale". (Michael Georgy; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)